Publié le Mercredi 9 octobre 2024 à 12h00.

L’écologie, au centre d’un programme de rupture

Le capitalisme exploite et asservit les humains, aggrave la crise écologique qui revêt des formes multiples : réchauffement climatique, détérioration de l’air, de l’eau, des sols, acidification des mers, fonte des glaces, déforestation massive... 

Cette crise écologique surdétermine la situation sociale et politique : elle impose des mesures immédiates de rupture (comme un moratoire sur les grands projets d’infrastructures autoroutières ou sur les mégabassines, présent dans le programme du NFP) et une planification des objectifs à tenir à terme. Cet impératif est à relier nécessairement à une nouvelle organisation de la société qui passe par la démocratie à la base et l’auto-organisation. La ligne de classe est à réaffirmer car il faut supprimer de toute urgence l’emprise des riches sur nos vies et nos corps, sur le monde. 

 

Les mesures à prendre doivent être radicales et rapides

La sortie des énergies fossiles et l’arrêt du nucléaire imposent une réduction drastique de la production matérielle globale, donc de la consommation globale et des transports. Il importe de socialiser les secteurs clés de l’économie (banques, transports, énergie, santé, éducation...), de supprimer la propriété privée qui concerne les « communs », ces biens indispensables et utiles à la population qui doivent échapper à la marchandisation. Aussi, financer la gratuité des besoins vitaux (énergie, transports du quotidiens, école, santé...) doit guider les politiques publiques.

La planification écosocialiste permettra d’organiser par en bas, démocratiquement, les projets globaux, à partir des besoins et demandes exprimés par les consommateur·es producteur·es réuni·es dans des structures locales, guidé·es par une ingénierie publique de personnes-ressources. 

Transports

L’urgente et massive diminution de la production matérielle globale s’accompagnera d’une réduction en proportion des marchandises transportées. Priorité au fret ferroviaire et fluvial. La priorité donnée aux transports collectifs gratuits fera perdre à la voiture sa place centrale dans la mobilité des personnes. Le vélo pourra jouer un rôle non négligeable et la marche retrouver sa place. Hors des villes, les services publics et les nouveaux usages de la voiture seront au centre. Le développement du ferroviaire permettra la nécessaire diminution du transport aérien.

 

Agriculture et alimentation

L’agriculture industrielle, responsable de 20 % des émissions de GES en France, a provoqué une perte immense en biodiversité, porte atteinte à notre santé et fournit une alimentation de qualité médiocre. Le basculement vers une agriculture paysanne, sans chimie et moins mécanisée, vers une production 100 % bio, vers une réduction importante de la consommation de viande, aussi s’impose. Cette mutation nécessitera des financements pérennes et sera créatrice d’emplois. Une « Sécurité sociale de l’alimentation », branche de la Sécu, doit être défendue.

 

Logement, urbanisme et artificialisation des terres

Un programme de mise à disposition de logements à prix abordables bien isolés, y compris par la réquisition de millions de logements vides est nécessaire. Autres priorités : financer l’isolation des « passoires thermiques », stopper l’étalement urbain, les zones commerciales et les projets routiers destructeurs qui grignotent les terres agricoles. 

 

Énergie

La rupture, c’est obtenir 100 % d’énergies renouvelables en 2050, qui combine l’arrêt du nucléaire, possible en dix ans, l’arrêt de l’EPR de Flamanville, la fermeture de tous les réacteurs de plus de 30 ans, l’abandon des projets d’enfouissement des déchets radioactifs de haute activité et la sortie des énergies fossiles. 

Le secteur de l’énergie socialisé sous contrôle des salarié·es et des usager·es favorisera un débat démocratique sur les besoins réels, sur les choix sur les énergies renouvelables et leurs conditions de production, sur la nécessité afin de supprimer la publicité et certaines productions inutiles.

 

La rupture contre l’adaptation 

L’alternative « socialisme ou barbarie », décrite par Rosa Luxemburg n’a jamais été aussi actuelle. Si le capitalisme vert et son cortège de mesures bidons est disqualifié, il est nécessaire de refonder le socialisme autour de ses valeurs historiques : la pratique démocratique réunissant la démocratie directe, la démocratie représentative et la pratique référendaire, l’égalité par la mise en place d’un revenu maximal acceptable ; la justice et la fraternité-sororité.