Construite près d’Abbeville dans la Somme, la « ferme des 1 000 vaches » est destinée à produire du lait à un prix de revient très bas mais aussi, en récupérant le lisier et le fumier des animaux, à produire de l’électricité au travers d’un énorme méthaniseur...
Cette monstruosité est le symbole de l’industrialisation à marche forcée de l’agriculture dans laquelle les animaux ne sont plus que prétexte à produire de l’énergie et deviennent en réalité un sous-produit industriel. Solidaires du combat de la Confédération paysanne et des riverains, nous publions le billet d’humeur suivant.
Que voilà de Royal propos...« Nous sommes là pour une dégustation » aurait répondu hier la ministre de l’écologie aux membres de la Confédération paysanne qui voulaient faire entendre leur point de vue sur l’aberrante ferme-usine des mille vaches. Les deux ministres de l’écologie et de l’Agriculture étaient en effet venus inaugurer le Printemps bio à la Villette et donc déguster des mets de qualité, de plus en plus réservés aux gens de qualité. Pourtant, alors qu’elle avait demandé depuis des mois à être entendue par le gouvernement, la Confédération paysanne n’a pas eu d’autre choix que de prendre ses responsabilités pour stopper ce projet de ferme-usine qui symbolise l’industrialisation de l’agriculture et la disparition des paysans. Nous sommes en effet à quelques semaines de la première traite annoncée par Michel Ramery (369e fortune de France, patron d’une entreprise de BTP). Cette ferme-usine qui sera gérée par un entrepreneur de l’agrobusiness, emploiera une dizaine de salariés alors que les exploitations agricoles que le projet fera disparaître comptent plus de quarante emplois. Les vaches ne verront jamais la lumière du jour, elles seront nourries de façon industrielle avec des compléments de soja OGM importés et de maïs ensilage et des antibiotiques pour permettre la concentration d’autant d’animaux dans un même bâtiment d’élevage. Viendrez-vous déguster Madame la ministre ? En attendant, et comme seule réponse du gouvernement, cinq syndicalistes paysans sont derrière les barreaux, accusés de recel d’un « matériel de traite » qu’ils étaient pourtant venus offrir aux ministres. Maryvonne HolzemVenus interpeller les deux ministres, les cinq militants de la Confédération paysanne sont désormais placés sous contrôle judiciaire, et seront jugés le 1er juillet. Insupportable !
CorrespondantEs Commission nationale écologie