Faisant fi de ses promesses aux citoyenEs de la « Convention pour le climat », Macron est passé en force sur la 5G, traitant au passage ses détracteurs d’« Amish ». Il persiste avec la réintroduction des néonicotinoïdes, produit phare de la multinationale Terreos. Ces volte-face ont conduit le Monde, dans un article du 7 octobre, à s’interroger sur la « quête » du président d’une « doctrine et d’une stratégie » concernant l’écologie.
Les néonicotinoïdes devraient être interdits en France depuis le 1er juillet mais les députés, sur proposition du gouvernement, viennent de voter leur réintroduction temporaire, pour trois ans. Les produits susceptibles de bénéficier d’une dérogation seront précisés par décret.
Comme pour la crise sanitaire, Macron et ses serviteurs ont choisi la désinformation : de même que ce ne serait pas le manque de masques, la fermeture des lits ou le manque d’embauches dus à la politique d’austérité budgétaire et à l’introduction de la tarification à l’acte à l’hôpital qui posent problème dans la crise sanitaire en cours, mais « l’organisation défaillante du service public », ce ne serait pas la nocivité attestée d’un produit dont l’interdiction définitive devrait pourtant être urgente qui primerait, mais la « survie économique » des agriculteurEs et la « souveraineté agro-alimentaire de la France »... Rien que ça. Alors que la crise du monde paysan a des racines bien plus anciennes et complexes, un tel court-termisme économique et cette volte-face confirment le statut de girouette déboussolée de l’inepte politique du « en-même-temps ».
L’enfumage permanent
En dépit de la stratégie du doute de l’agro-industrie, il y a consensus scientifique sur la dangerosité de cet insecticide extrêmement puissant. N’étant pas sélectif, il affecte tous les insectes et aussi les mammifères dont les humains. Très faiblement biodégradable, il contamine durablement le sol et l’eau.
Les alibis d’une mesure « temporaire » et d’« aide aux betteravierEs » camouflent une réalité plus triviale : un écocide doublé d’un cadeau aux lobbies des filières agrochimique, sucrière et éthanol. Cette politique est criminelle, bien au-delà de l’effondrement des populations d’abeilles, estimée à 30 % par an, pour tous les autres insectes qui subissent une hécatombe alors qu’ils jouent un rôle tout aussi important pour la pollinisation, pour l’ensemble de la biodiversité, de l’environnement et de la santé humaine. Ajoutons que soutenir la filière sucrière alors que la surconsommation de sucre est un problème majeur de santé publique est un scandale supplémentaire.
Pour celles et ceux qui y croyaient encore, l’objectif de Macron n’est pas de défendre le sort de la population ni encore moins des abeilles, aussi fondamentales pour la vie sur Terre soient-elles... Il agit ouvertement en fondé de pouvoir du capital.
TouTEs des Amish ? Non, écosocialistes !
C’est d’une révolution écosocialiste et décoloniale dont nous avons pourtant besoin. Cette rupture écologique nécessite de mettre aux avant-postes l’agriculture paysanne et donc de s’attaquer aux intérêts des capitalistes. En finir avec le système productiviste agro-industriel dopé aux pesticides et à la dette pour la remplacer par une agriculture biologique ramifiée par des circuits courts, la permaculture, l’agro-écologie…
Le NPA, avec la Confédération paysanne, Extinction Rebellion, Notre assiette pour demain et touTEs les écologistes sincères, se battra jusqu’à l’abandon définitif des néonicotinoïdes ! Nous exigeons aussi vérité et justice pour toutes les victimes du chlordécone dans les Antilles françaises !