La Commission européenne souhaite assouplir la législation concernant les OGM, en vigueur depuis 2001. Les États-Unis étant très avancés dans la recherche en matière de modification du génome (et sur les brevets afférents), la Commission, pour entrer en compétition, et malgré les dérogations à la législation sur les OGM, a donc trouvé une nouveauté : les NBT (New Breeding Techniques).
Plutôt que de transformer le modèle agricole productiviste, dopé à la chimie, émetteur de près de 30 % de GES (gaz à effet de serre) mis en cause dans le réchauffement climatique, la destruction de la biodiversité, l’appauvrissement des sols, l’empoisonnement de l’eau, la malbouffe, la Commission européenne défend les NBT en vantant leur capacité à adapter des plantes au manque d’eau et à réduire l’utilisation de produits dits « phytosanitaires ».
Les NBT, des OGM comme les autres ?
Les OGM ont mauvaise presse. Les luttes des faucheurs volontaires et autres opposantEs qui ont dénoncé leur nocivité, sont passées par là. Il importe donc de changer l’image et le discours pour faire entrer en scène la « nouveauté » qui arrive sous la forme des NBT : techniques qui permettent d’agir sur des organismes en activant, coupant, collant certains gènes (technique CrispR) alors que pour les OGM, on ajoute le gène d’un autre organisme pour modifier ses performances. Les promoteurs des NBT, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau en tête, essaient de faire croire que les modifications du génome ainsi opérées sont comparables à celles obtenues par la sélection végétale traditionnelle et, par là même, tentent d’en finir avec l’image des affreux OGM de Monsanto qui rendait son maïs tolérant au Roundup !
Pourtant, Jérôme Enjalbert, chercheur à l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), explique dans Libération du 5 juillet que « à partir du moment où l’homme réécrit volontairement une partie de la séquence ADN... grâce à une manipulation ciblée, c’est de l’OGM ». Il s’agit bien d’un bricolage génétique. De même, le CESE (Conseil économique social et environnemental) préconise d’appliquer le principe de précaution quand le recul n’est pas suffisant pour déclarer l’innocuité des NBT.
Assez de fausses solutions, une révolution !
Les gouvernants ont choisi de faire croire que les sciences réussiront à répondre à tous les maux créés par les modes de production capitalistes. Alors que la crise écologique se manifeste sous toutes ses formes et que la nécessité absolue d’en finir avec la privatisation, l’accaparement des biens communs que sont les sols, l’air, l’eau, les ressources du sous-sol, est une urgence vitale, les gouvernants persistent dans leurs politiques écocides, antisociales et autoritaires. Le temps est vraiment venu de rallier tous les opposantEs au capitalisme destructeur, de se soulever pour sortir du vieux monde en s’inspirant des expériences existantes et des réflexions menées par des collectifs de citoyenEs, de scientifiques, de luttes fécondes, pour créer d’autres modèles de sociétés.