Neuf militants anti-bassines passaient en procès à Niort (Deux-Sèvres) mardi 28 novembre. Celui-ci devait avoir lieu en septembre mais la première tentative de jugement fut un fiasco. Après huit heures d’impréparation, qui démontrait la faiblesse de l’argumentaire des pro-bassines, le juge avait décidé de repousser le procès en novembre.
Cette fois, malheureusement, la mobilisation à l’extérieur était moins importante qu’en septembre, où plusieurs milliers de personnes étaient présentes, dont des personnalités comme Sophie Binet (CGT) ou Philippe Poutou (NPA). Il y avait toutefois à nouveau des centaines de militantEs pour apporter leur soutien aux prévenus.
Les mégabassines, un projet capitaliste destructeur
Ce procès le démontre une fois de plus ! Ce qui est jugé dans ce genre d’événement, ce ne sont pas des personnes et des actes précis (bien qu’il y ait des griefs précis reprochés à des personnes précises), mais les représentants publics, les militants les plus connus et actifs d’une lutte de masse contre un projet capitaliste destructeur : les mégabassines.
Les peines requises sont lourdes. Elles vont de la prison (avec sursis) de 6 à 12 mois à des interdictions de territoire local, des amendes très importantes, notamment des jours-amendes qui peuvent conduire à l’emprisonnement en cas de non-acquittement. Les faits incriminés sont pourtant liés à des actions collectives comme l’organisation et la participation à une manifestation interdite (Sainte-Soline) ou la destruction de matériel (tuyauterie). Pourquoi, alors, ne s’en prendre qu’à neuf personnes et pas aux 25 000 qui étaient là, le 25 mars dernier, et qui ont participé et soutenu toutes ces actions ? En ciblant ainsi, ils se mettent en position de faire un procès politique. Comme l’a écrit Jade Lindgaard, dans Mediapart, l’avocat des agriculteurs réactionnaires, la Coordination rurale, est un militant de Debout la France, parti d’extrême droite. Celui-ci est intervenu contre « les gauchistes », mettant en opposition le monde rural et les écologistes. Une vieille rhétorique fasciste faisant référence à la « France du réel » contre les autres, ses ennemis, pouvant avoir plusieurs visages. Dans tous les cas, le jugement sera rendu le 17 janvier.
Ruraux, urbains… tous unis contre les mégabassines
La lutte contre les mégabassines continue de mobiliser. Plusieurs décisions de justice nous donnent raison, et des projets de bassines sont interdits. Cela n’empêche pas les logiques mortifères de se poursuivre, mais cela renforce la conviction des militantEs et multiplie leur combativité.
D’ores et déjà, une énorme action est prévue dans le Poitou en juillet 2024. Ce sera l’occasion de faire la démonstration à nouveau que nous rejetons les mégabassines partout en France et dans le monde. Il faudra, pour les militantEs locaux, mobiliser les habitantEs des quatre départements du Poitou-Charentes, particulièrement en milieu rural, pour continuer d’enraciner la lutte et faire taire les discours de division que portent les capitalistes et l’extrême droite. Ruraux, urbains, militantEs ou non, les mégabassines nous mènent à la catastrophe. C’est toutes et tous ensemble que l’on doit les empêcher et les débâcher !