Publié le Samedi 27 décembre 2025 à 11h00.

Travaux de l’A69 arrêtés suite aux défrichements illégaux

Les révélations sur des défrichements illégaux fragilisent encore davantage un projet d’autoroute déjà largement contesté, au point de remettre en cause la validité même de son autorisation environnementale.

Jeudi 18 décembre, le procureur de Toulouse a demandé la suspension des travaux sur 46 sites défrichés illégalement par le concessionnaire, soit 30 à 42 hectares de chantier non autorisé.

Des infractions établies

Pendant des semaines, une poignée de bénévoles, appuyée par France Nature Environnement Occitanie Pyrénées et le collectif La Voix est libre, ont comparé minutieusement des images satellites et les cartes du dossier présenté par le concessionnaire. Des visites sur le terrain ont confirmé que ces dépassements concernaient des milieux à préserver qu’Atosca s’était engagé à éviter pour obtenir l’autorisation environnementale.

Saisi le 10 décembre, le procureur a estimé que les conséquences environnementales justifiaient une réaction rapide de la justice. Il réclame la suspension des travaux sur 46 sites, assortie d’une astreinte de 10 000 euros par jour.

Une autorisation de plus en plus fragile

L’autorisation environnementale de l’A69 devient caduque. La réponse du juge est attendue pour le 12 janvier. Les préfets du Tarn et de la Haute-Garonne ont pris un arrêté pour stopper le chantier sur les zones concernées. Une « illusion de fermeté » dénonce La Voix est libre, qui les accuse d’avoir laissé faire pendant deux ans.

Ces dépassements affaiblissent un dossier déjà bancal, les terres utilisées pour les travaux étant destinées à devenir des zones de compensation. Cela ne devrait pas échapper à la cour administrative d’appel de Toulouse, qui rendra le 30 décembre sa décision sur la légalité de l’autorisation environnementale du chantier, invalidée en première instance en février.

Soutenue par une répression d’État aveugle et brutale, Atosca n’a pas hésité à contourner la loi et a payé les services de barbouzes pour intimider les opposantEs. Contre cette mafia, nous sommes aux côtés des associations et des collectifs qui demandent l’arrêt complet de ce projet illégal et destructeur.

Dominique NPA Tarn sud