Le NPA prend position contre l’implantation d’une usine d’engrais à Dieppe (Seine-Maritime).À Dieppe, un dossier fait les gros titres de la presse locale et régionale depuis des mois : Uralchem. Sébastien Jumel, maire PCF de Dieppe (Seine-Maritime), a autorisé l’implantation dans le port d’un site de production d’engrais liquide de ce holding russe. Défendant l’emploi, le comité NPA de Dieppe a donc eu un a priori positif. Néanmoins, se battant également contre la précarité, les salaires et les conditions de travail, il a voulu en savoir plus sur ces créations d’emplois. Pendant ce temps, une forte mobilisation locale contre le projet s’est rassemblée dans le collectif « Uralchem Non merci ». Le NPA n’y participe pas considérant qu’il est inutile de s’associer avec ceux qui dans le collectif ont une position Nimby1. Il a donc fallu éplucher rapports et études pour en savoir plus sur le projet. Quel impact de la production d’engrais sur ce site ? Combien d’emplois créés ? Y aura-t-il du personnel de secours qualifié et équipé pour les risques ? La situation sociale dramatique dans la région dieppoise justifie-t-elle de mettre en péril la santé de la population ? Comment répondre aux risques et aux pollutions quand les lits d’hôpitaux diminuent et le personnel de santé est précarisé ? Quel impact sur l’une des richesses de la ville : le poisson ? Les réponses à ces questions ont vite rendu le projet inacceptable. Et, à l’instar de ce qu’il prône dans sa lutte contre les futurs réacteurs EPR à la centrale nucléaire de Penly, le NPA prend position contre la création d’un tel site, ni à Dieppe ni ailleurs ! Il faut refuser Uralchem, non pas à cause de la nationalité de ses patrons ni par calcul politicien. Mais parce que les risques ne s’arrêtent pas à la vingtaine de salariés ou à la population dieppoise, ils existent aussi au niveau des transports et des agriculteurs. Le développement de l’usage de ce type d’engrais (qui est de mauvaise qualité) ne signifie rien d’autre que continuer de dégrader l’agriculture et l’alimentation au profit des industriels et des multinationales. Plus généralement, dans les entreprises à risques, seule la lutte commune des salariés et des riverains, des syndicats et des associations, peuvent imposer les mesures garantissant la sécurité et la santé des salariés et des populations et la préservation de l’environnement. Le NPA prône l’interdiction des licenciements, ce qui ne veut pas dire la défense de toutes les productions. Certaines ne correspondent à aucun besoin social ou sont dangereuses, elles doivent être arrêtées, mais ni les salariés ni les collectivités de travail ne doivent en faire les frais. Interdire les licenciements, garantir le maintien des emplois, peut au contraire permettre d’envisager sereinement des modifications de production protégeant les salariés, l’ensemble de la population et l’environnement. Marco Strajka, Christine Poupin et Irène Juin1. Not in my Backyard = pas dans mon jardin.
Crédit Photo
Photothèque Rouge/Claude Roelens-Dequidt