Les moqueries de quelques ministres du gouvernement Fillon, comme Ch. Lagarde ou F. Baroin en charge de l 'économie et du budget, ne sauraient cacher l'agacement et la peur du monde de la finance et de ses serviteurs politiques à l'encontre de ceux et celles qui ont relayé l'appel d'E. Cantona à vider son compte de dépôt.
Au niveau européen, la Commission européenne et J.C. Juncker, chef de file des ministres des Finances sont partis en guerre contre cet appel.
Le succès rencontré témoigne du profond malaise, du mécontentement, du rejet à l'égard du système bancaire qui spécule à tout va en sachant très bien qu'en dernier ressort les finances publiques seront à leur disposition pour les renflouer, avec à la clef un plan d'austérité pour la population, comme le montre le cas de la Grèce et de l'Irlande.
Pour 270 milliards d'euros déposés sur les comptes courants, il y aurait, début 2010, 1,6 milliards d'euros de disponibles au titre du Fonds de grantie des dépôts. Autrement dit, l'argent déposé « travaille » pour le plus grand profit des banquiers.
L'appel à vider son compte bancaire ne règlera pas la question des politiques d'austérité. C'est d'ailleurs pour cette raison que de nombreuses personnes qui auraient voulu se joindre à ce mouvement ne le pourront pas car leur compte est déjà à sec ou qu'ils sont pieds et poings liés par le crédit.
En 2001, en Argentine, devant l'afflux des gens, qui venaient retirer leur agent, ont été volés, leurs avoirs ont été gelés, les banques ont fermé et l'armée est intervenue.
Mais, cet appel focalise l'attention sur un des piliers de l'exploitation capitaliste. Aussi, pour construire une autre société débarassée de l'exploitation, il est essentiel d'exproprier les banques privées et de mettre en place un service public bancaire ayant le monopole des dépôts et du crédit sous le contrôle des salariés et des usagers.
Le 7 décembre 2010.