Crise économique, crise sanitaire, crise climatique…. Ces crises articulées entre elles sont les symptômes du caractère de plus en plus régressif du capitalisme.
Face à cette situation, le NPA avance un programme de mesures d’urgence, de la levée des brevets sur les vaccins à l’interdiction des licenciements. Mais les évènements qui ont assailli l’humanité dans les deux dernières années montrent que ce système n’est pas réformable. Et que par-delà l’anticapitalisme, il faut à nouveau énoncer une alternative.
La tare fondamentale du capitalisme est de tout ramener aux « eaux froides du calcul égoïste » pour reprendre une expression de Marx dans le Manifeste communiste. Il en résulte que la motivation de l’activité économique est la loi du profit qui amène à prendre en compte non pas les besoins des gens, mais ceux qui s’expriment par un pouvoir d’achat, ce que les économistes appellent la « demande solvable ». Lorsque les capitalistes parlent de surproduction d’une marchandise, cela ne signifie pas que les besoins de cette marchandise soient tous satisfaits mais que ces besoins ne sont pas solvables, c’est-à-dire que les marchandises ne pourraient être vendues avec un profit jugé suffisant. Il peut donc y avoir, par exemple, des dizaines de milliers de logements invendus tandis que des sans-logis dorment dans la rue.
Mettre fin à la loi du profit
C’est aussi la loi du profit qui amène à arbitrer entre telle ou telle production. Des vaccins contre le coronavirus ont été rapidement développés car la maladie mettait à mal l’activité économique et risquait d’étouffer le système de santé des pays riches (systèmes qui avaient pendant des années subi les conséquences de politiques d’économies et de rentabilisation). Leurs gouvernements ont donc mis sur la table des milliards de crédits publics et de précommandes : les trusts pharmaceutiques ont compris qu’il y avait des profits juteux en perspective. Par contre, l’élaboration de vaccins et de traitements contre diverses maladies tropicales, et lorsqu’ils existent leur mise à disposition, avancent à pas de tortue alors que ces maladies font 17 millions de victimes par an. Mais elles concernent des populations pauvres dont la demande n’est pas solvable (et dont souvent les dirigeants préfèrent s’enrichir que s’attaquer sérieusement aux problèmes de la population).
Sans remise en cause draconienne de la loi du profit, les crises des deux dernières années se répéteront tandis que le réchauffement climatique rongera progressivement les conditions mêmes de vie et de survie de centaines de millions d’humains. Ce qui est à l’ordre du jour, c’est la lutte non seulement pour limiter les dégâts du système mais pour une autre société, une autre économie, un autre monde.
Exproprier, autogérer, planifier
Une société où sera mis fin à la loi du profit, au désordre capitaliste. Pour cela, il faudra exproprier les grandes entreprises et tout le système financier et mettre en place une planification avec comme objectif la satisfaction des besoins et la fin de la course à l’abime écologique.
Cette planification devra être démocratiquement centralisée et reposer sur l’autogestion : les décisions seront prises aux niveaux pertinents. Certaines seront prises au niveau de l’atelier ou du service, d’autres au niveau de l’entreprise, d’autres encore au niveau des quartiers, des communes ou des régions, d’autres au niveau national, au niveau de groupes de pays ou au niveau mondial. Pour prendre les décisions économiques clés, celles qui concernent toute la population, un plan sera élaboré au niveau national (dans un premier temps) par une structure nationale représentant l’ensemble des structures de discussion/décision locales, après un débat contradictoire et démocratique.
Certains mécanismes de marché continueront d’exister (de même que des entreprises privées de taille réduite) mais ils seront subordonnés au cadre du plan. À l’anarchie capitaliste, seront substitués des mécanismes de choix conscients et démocratiques.
Notre perspective : le socialisme, le communisme
Utopie diront certains. Il existe certes des incertitudes dans cette perspective, des bilans réguliers devront être faits, des corrections apportées et les dérives bureaucratiques fermement contrôlées. Mais le capitalisme conduit à des catastrophes inévitables et certaines. C’est pourquoi les anticapitalistes et révolutionnaires, tous ceux qui veulent sincèrement et résolument s’opposer à la catastrophe imminente doivent affirmer qu’une perspective alternative est nécessaire et possible : une société écosocialiste, communiste. Pas le système de l’URSS stalinienne et de la Chine en fait capitaliste, mais le projet pour lequel des millions de travailleurEs se sont battus tout au long du 20e siècle.
Notre objectif est d’en convaincre la majorité de celles et ceux qui n’ont rien à perdre ou pas grand-chose à la fin de ce système inhumain. Pour qu’ils et elles se mettent en mouvement, qu’ils et elles s’organisent car, malgré son caractère de plus en plus régressif, le capitalisme ne tombera pas de lui-même comme un fruit mûr.