Publié le Vendredi 11 avril 2025 à 15h00.

Le social relève la tête et se mobilise

Le 1er avril, les salariéEs du médico-social et du social se sont largement mobiliséEs sur l’ensemble du territoire. Une première date de grève et de manifestation pour un secteur qui subit des attaques continues et répétées ces dernières années.

À l’initiative d’un appel de collectifs de travailleurEs sociaux en lutte, la date a été reprise par une intersyndicale large, qui a permis de faire de cette journée une réussite. L’été dernier 500 salariéEs de la PJJ étaient licenciéEs 1. Cet automne, le conseil départemental de Haute-Garonne annonçait le licenciement de 500 agentEs ; dans le Doubs, c’est la suppression de 12 postes d’éducateur de rue. En protection de l’enfance, les prix de journées sont revus à la baisse de manière significative. Sur l’ensemble du territoire national, suppressions de postes et fermetures de services se succèdent. Le social est progressivement privé de ses ressources, il est en première ligne des politiques ­austéritaires de ce gouvernement.

Austérité et libéralisation

La dégradation du social, ce ne sont pas que l’austérité et les coupes budgétaires, c’est aussi une politique de libéralisation organisée et de mise en concurrence des acteurs via des appels à projets qui visent à briser le tissu associatif et militant. Ce sont des techniques de management de plus en plus violentes, la marchandisation du handicap avec la réforme SERAPHIN-PH 2, la répression de la jeunesse avec la fin progressive des mesures éducatives, fondée sur la nouvelle loi sur la justice des mineurEs. Dans le privé, c’est la casse des droits salariaux avec la promesse d’une convention collective unique qui prévoit notamment la fin des salaires conventionnés, la suppression de 12 jours de congés annuels supplémentaires ou l’allongement du temps de travail hebdomadaire à 12 heures. Ces dégradations des conditions de travail vont mener à une détérioration des conditions de prise en charge des personnes accompagnées, déjà fragilisées par un capitalisme qui broie les individus et les cadres collectifs.

Semaine d’actions et
journée de grève mi-mai

Si les syndicats sont des outils centraux pour mobiliser les salariéEs, les collectifs auto-­organisés émergents sont à investir également. Ce sont des espaces où se rencontrent personnes accompagnées et salariéEs du secteur, qui permettent une réflexion politique sur la place et les enjeux du travail social dans la société, des questions qui ne peuvent être pensées sans les principaux concernés.

Le rendez-vous est pris avec une semaine d’action à partir du 12 mai et une journée de grève le 15 mai. Dès à présent, il est nécessaire de construire cette mobilisation en élevant le rapport de forces pour aller gagner des moyens à la hauteur des besoins. Pour un travail social émancipé et émancipateur pour toutes et tous !

Victor Smet