Avec la décentralisation, les régions sont en concurrence pour inciter les patrons à s’installer ou rester chez elles. Cédant à leur chantage, elles leur versent de plus en plus de subventions. Sous prétexte de créer ou de maintenir l'emploi, le conseil régional a voté des millions de subventions directes aux grandes entreprises. Et ces subventions ne sont qu'une petite partie des aides régionales aux grands groupes, qui passent surtout par l'aide à la formation, la recherche…
En réalité, ces aides ne créent pas d’emplois. Elles transforment simplement une partie de nos impôts en autant de salaires que le patronat n’aura pas à payer, et donc en autant de profits. La preuve ? Les aides au patronat ont été multipliées par 7 en vingt ans. Si l’emploi, lui, avait été multiplié par sept, cela se saurait !
Pour les salariés, cette situation ressemble à la double peine : leur salaire stagne, quand ils ne perdent pas tout simplement leur emploi, et en plus ce sont eux qui financent ces subventions par le biais de leurs impôts locaux. L’an dernier l'État, les régions, les départements ont accordé 65 milliards d’euros de subventions aux entreprises, autant que le budget de l'Éducation nationale, 949 euros par habitant…
C’est ainsi, par exemple, que la richissime multinationale GSK (qui fabrique les vaccins contre la grippe A) basée à Saint-Amand a empoché, pour créer 307 postes, quelque 30 millions d’euros de subventions de l'État, dont 2 millions de la Région et 6,8 millions de la communauté d’agglomération de la porte du Hainaut dirigée par… Alain Bocquet. Dans le même temps, GSK met à la porte 800 travailleurs dans son usine d’Evreux dans l’Eure, après avoir empoché des millions d’euros du conseil général de l’Eure et du conseil régional de Haute-Normandie gérés par le PS, le PCF et les Verts. Au NPA, nous disons que les millions d'euros de subventions au patronat doivent aller à la satisfaction des besoins sociaux !