Le 27 juillet dernier, 4 étudiantEs de Besançon ayant participé à une action contre la sélection ont été lourdement condamnés par la « justice ».
Le 14 février 2017, 17 étudiantEs de la fac de lettres de l’université de Besançon, pour la plupart membres de Solidaires Étudiant·e·s, dont un élu au conseil d’administration (CA) de l’université, et deux autres jeunes, décidaient d’interpeller les membres de ce CA pour protester contre la mise en place de la sélection en Master.
Depuis ce jour on les appelle les 19 de la Saint-Valentin.
Violences policières
Comme souvent dans ce cas, l’ambiance était bon enfant. CertainEs étudiantEs avaient des masques photocopiés à l’effigie du président de l’université et avaient amené des brioches.
Ce qu’elles et ils ne savaient pas c’est qu’en catimini, les dirigeants de l’université avaient demandé à la préfecture d’envoyer la police pour les faire expulser. Une première à Besançon dans l’histoire de l’université.
50 flics en tenues anti-émeute ont débarqué dans la salle du CA et ont très violemment expulsé les étudiantEs unE à unE. Avec pour certainEs des coups de poing, de genoux et, à l’arrivée, des déplacements de vertèbres !
TouTEs les étudiantEs ont été placés en garde à vue : 24 h pour 17 et près de 48h pour deux autres. Un événement très traumatisant pour des étudiantEs qui n’imaginaient pas la tournure qu’allait prendre une simple intervention syndicale.
Un an après, le parquet, sur la base des témoignages mensongers du président et de la vice-présidente de l’université et de quelques larbins, a traduit la plupart de ces étudiantEs devant la justice.
Prison avec sursis
Des étudiantEs ont été appeléEs à comparaître en composition pénale (sorte de plaider coupable à la française). CertainEs ont écopé d’un stage de citoyenneté payant.
D’autres ont refusé et ont été ou seront déférés devant le tribunal correctionnel.
Le 27 juillet dernier était le jour du délibéré pour 7 étudiantEs. Toutes et tous ces étudiantEs ont participé à la même action. Pourtant certainEs étaient accuséEs de dégradation, d’autres de dégradation et rébellion, d’autres de dégradation, de rébellion et de séquestration.
En fin de compte trois étudiantEs ont été relaxéEs. Deux étudiants ont pris 3 mois avec sursis sans amende et les deux derniers, pour lesquels l’accusation de séquestration a été retenue, dont un camarade du NPA et l’élu étudiant au CA de l’université, ont été les plus gravement condamnés : notre camarade a pris 4 mois avec sursis, 450 euros d’amende et 100 euros de dommages et intérêts pour un flic. L’autre camarade a pris 5 mois avec sursis et la même somme à verser. Les deux peines devant figurer au casier judiciaire malgré la demande de non inscription expressément faite par l’avocat. Et cela pour des étudiants qui se destinent à être professeurs !
Solidarité !
La gravité de ces condamnations s’inscrit dans l’orientation répressive et autoritaire de l’État. C’est bel et bien un procès politique qui vient d’avoir lieu à Besançon.
Un comité de soutien s’est reconstitué, regroupant Solidaires, la FSU, la CGT, le NPA et Ensemble, qui a publié un communiqué médiatisé localement. Les étudiantEs n’ont pas encore décidé si elles/ils feront appel.
Ce procès politique doit être dénoncé le plus largement possible.
Dès le début de cette répression les militantEs du NPA ont pris toute leur place pour soutenir ces camarades. Évidemment, toutes et tous les étudiantEs continuent d’avoir notre total soutien : financier, politique, moral.
Ce type de machination d’une direction autoritaire de l’université avec la complicité policière n’arrêtera pas la contestation contre la politique de l’État : ni à la fac, ni ailleurs !
Correspondant