À Tours, les écoles ont fermé l’après-midi lundi 30 juin et mardi 1er juillet, en raison des températures dépassant les 40°C. La municipalité recommande aux parents de garder les enfants à la maison pour les protéger, ainsi que les personnels. Cet événement local met en lumière une absurdité nationale : alors que les vagues de chaleur se multiplient et que les établissements scolaires deviennent de véritables fours à béton, le gouvernement prépare un nouveau coup contre l’école publique en voulant raccourcir les vacances d’été.
Depuis plusieurs mois, Emmanuel Macron et son gouvernement défendent l’idée de réduire les congés estivaux pour « repenser le temps scolaire ». L’argument est connu : lutter contre les inégalités éducatives en empêchant le décrochage scolaire pendant l’été. Mais derrière ce discours égalitaire de façade se cache une logique comptable et productiviste. Et surtout, une ignorance totale des réalités climatiques.
La canicule de juin rappelle ce que les enseignantEs, les parents et les élèves savent déjà : les écoles ne sont pas adaptées à un monde à +2 ou +4°C. Les bâtiments sont mal isolés, rarement ventilés, presque jamais végétalisés. En cas de fortes chaleurs, les salles de classe deviennent invivables. Maux de tête, saignements de nez, perte de concentration, nausées… les enfants souffrent, les personnels aussi.
Aucun plan pour adapter les écoles à la crise climatique
Alors que les scientifiques alertent depuis des années sur la vulnérabilité des bâtiments publics face aux canicules, aucun plan national d’isolation thermique des établissements scolaires n’est à l’ordre du jour. Pas plus qu’un programme de végétalisation des cours de récréation, de création de zones d’ombre, ou d’espaces de respiration pour les élèves. Le gouvernement préfère préparer un bouleversement du calendrier scolaire.
Ce projet est soutenu par une logique profondément antisociale. Qui souffrira le plus de cette réforme ? Les enfants des classes populaires. Car quand l’école est invivable, les familles riches envoient leurs enfants dans des écoles privées climatisées ou dans leur résidence secondaire. Les autres, eux, restent à cuire dans des classes surpeuplées.
Une politique néolibérale, ni éducative ni écologique
Raccourcir les vacances, ce n’est pas améliorer l’école. C’est imposer toujours plus de temps en classe à des élèves et des enseignantEs déjà épuiséEs, sans changer quoi que ce soit aux conditions matérielles. C’est maintenir une vision utilitariste de l’école : produire des élèves performants, dociles, capables de s’adapter.
Ce qu’il faut : une école écologique, égalitaire, émancipatrice. Les enfants ont besoin d’un environnement sain, serein, et adapté à leur bien-être. Une réflexion démocratique sur le calendrier scolaire est nécessaire, mais elle doit partir des besoins réels des enfants, des personnels et des familles.
L’école doit sortir du modèle productiviste. Elle doit préparer à penser, à résister, à s’organiser dans un monde bouleversé par la crise écologique.
Radu Varl