L’intersyndicale FSU-CGT-Solidaires-CNT du 93 avait prévenu ! Faute de réponse satisfaisante du ministère, les écoles de Seine-Saint-Denis n’ont pas fait leur rentrée. Cette fois, d’autres départements lui emboîtent le pas, comme le 94 ou la Haute-Garonne.
Après 7 semaines de mobilisation, le mouvement de grève historique pour un plan d’urgence pour l’Éducation dans le 93 tient bon. On comptait ce lundi encore 30 % des collègues en grève, tous niveaux confondus. Si c’est un peu moins que la « non-rentrée de février » dans les collèges et les lycées, c’est en revanche beaucoup mieux dans le premier degré ! 1 200 personnes (600 le 26 février) ont défilé entre Trocadéro et le Champ-de-Mars autour de la tour Eiffel au milieu des chantiers des JO.
Mépris et provocations
La mobilisation se renouvelle et touche de nouvelles personnes, grâce à la détermination acharnée des grévistes et des équipes syndicales, qui ont démultiplié les tournées d’établissements, les réunions de quartiers et la visibilité des actions médiatiques. Et, il faut bien le dire, en réponse aussi aux déclarations d’Attal autour du « rétablissement de l’autorité », véritable déclaration de guerre contre nos élèves, leurs parents et le projet d’une école qui à défaut d’être immédiatement émancipatrice, donne quelques moyens pour résister aux inégalités sociales.
C’est donc une réussite ! D’autant plus nécessaire que Belloubet teste la patience et la ténacité des personnels et des parents mobiliséEs, en refusant toujours d’accéder à leurs demandes légitimes. On espérait pourtant autre chose des deux audiences décrochées de haute lutte pendant les vacances, le 10 avril à Matignon, puis le 15 au ministère, avec la ministre elle-même. Malheureusement, les représentantEs des personnels mobiliséEs n’y ont rencontré que du mépris et des provocations. Prochain rendez-vous : dans un mois ! Il s’agit maintenant de montrer que tant qu’ils ne lâchent pas des moyens pour la Seine-Saint-Denis, nous ne lâchons rien non plus.
La Haute-Garonne mobilisée
En Haute-Garonne, outre le refus du choc des savoirs, l’intersyndicale FSU-CGT-SUD-FO a élaboré un plan d’urgence : création de 3 000 postes enseignants pour limiter toutes les classes à 24 élèves, 500 postes d’AESH, 300 postes d’AED et du personnel médico-social et territorial en nombre suffisant. Le 2 avril, elle avait appelé à mettre en débat la grève de la rentrée le lundi 22. Après une manifestation de 700 personnes, suivi d’une AG de 300 personnels, la grève était donc votée pour le 22, accompagnée d’un appel à mettre en discussion sa reconduction. Lundi 22 avril, les taux de grève sont hétérogènes, mais certains collèges atteignent 80 %, avec des piquets de grève, des rassemblements par quartiers, et une manifestation de 500 personnes à Toulouse. S’appuyant sur les collèges les plus mobilisés, une nouvelle journée de grève est organisée jeudi 25, en espérant qu’elle verra grossir les rangs.
Se mobiliser aussi contre le « choc des savoirs »
La dynamique de mobilisation permet de donner confiance aux équipes pour refuser la mise en place des groupes de niveaux au collège et résister aux injonctions des inspecteurs zélés. Cependant, la mobilisation des parents reste embryonnaire. D’autres aspects du choc des savoirs restent plus confidentiels, comme la réforme du brevet qui devrait priver 1 collégien sur 4 d’un accès au lycée (général, technologique ou professionnel). Un des enjeux sera de mettre cette mesure de sélection et de tri social plus en avant pour élargir la mobilisation. Ou encore de parler de la réécriture express, sans aucune concertation, des programmes du début de primaire, mais aussi de la labellisation de manuels qui remet en cause la liberté pédagogique et réduit les contenus des enseignements.
De Toulouse au 93, les assemblées générales ont donc décidé des plans de mobilisation pour les prochaines semaines, avec d’ores et déjà en ligne de mire un appel à la grève de l’AG 93 pour le 14 mai, semaine de rentrée des dernières académies et du rendez-vous annoncé par la ministre. En avant !
Commission Éducation nationale