Au lycée René-Cassin, la grève a commencé le deuxième jour de la rentrée scolaire, les professeurs ont tiré la sonnette d’alarme. Les trois classes STMG sont surchargées : 36 élèves par classe, une situation insupportable pour les enseignantEs qui revendiquent l’ouverture d’une demi-classe pour absorber correctement le surnombre d’élève, avec un slogan « pas une classe de plus de 30 élèves ».
Les services académiques ont réagi en disant qu’il suffit d’imposer des heures supplémentaires aux enseignantEs du lycée et de supprimer les dédoublements dans toutes les classes de la filière concernée. En réaction, le jeudi 8 septembre, lycéenEs et professeurEs se rendent à Paris pour manifester leur mécontentement, l ’occasion aussi d’exprimer leur solidarité contre la réforme des collèges. Le vendredi, les enseignantEs reprennent le travail, pour limiter les retenues sur salaire.
Le lundi suivant, professeurEs et lycéenEs bloquent l’entré du lycée le matin, mais des cours ont lieu l’ après-midi. Ils demandent de l’aide aux parents d’élèves. Réunis le mardi, professeurEs, élèves et parents décident le blocus complet du lycée dès le mercredi matin.
En réaction, six élèves sont exclus temporairement du lycée... pour distribution de tracts, avec menace d’exclusion définitive. L’attitude des services académique est jugé odieuse... La tension est à son comble, mais le blocage des entrées du lycée par des parents déterminés et des professeurEs en grève continue jusqu’au vendredi 23 septembre.
Parents-profs-élèves, c’est ce collectif qui permet enfin la victoire. Vendredi, un accord de fin de conflit est signé, avec la revendication principale satisfaite : la création d’une demi-classe supplémentaire permettant de limiter le nombre d’élèves à 30 par classe. De plus, une audience est prévue à l’inspection académique entre décembre et janvier sur la question des effectifs des classes pour l’année 2017-2018. Le retrait des jours de grève sera échelonné sur trois mois. Les sanctions contre 5 élèves sont levées (un seul aura donc une sanction pour « incivilité », mais cela ne devra pas entraîner d’exclusion).
La joie se fait sentir, mais les parents resteront vigilants et se disent prêts à se remobiliser s’il le faut. Un professeur l’a dit a un élève : « oui René-Cassin est un lieu d’enseignement, mais aussi de résistance ».