Professeur de philosophie à Poitiers, Jean-François Chazerans a été suspendu par le rectorat pour une durée de 4 mois au lendemain des attentats survenus au siège du journal Charlie Hebdo...
Il a été mis à pied dans un premier temps pour « apologie du terrorisme », accusé d’avoir perturbé une minute de silence... à laquelle il n’était pas présent, et d’avoir débattu dans ses classes, à la demande de ses élèves, après les attentats. Lors d’un débat, il aurait qualifié les journalistes de Charlie Hebdo de « crapules », tout en faisant le lien entre le terrorisme et « l’impérialisme de l’Occident ».Ces propos sont apparus comme déplacés et choquants. Une enquête a donc été ouverte par la police judiciaire. Ce 26 février dernier, alors qu’il se rendait au commissariat pour une simple audition, il fut placé en garde à vue pendant 8 heures. Puis finalement, le lendemain, le parquet a annoncé que l’affaire était classée sans suite.
La mobilisation doit continuerC’est une victoire car il n’y aura pas de sanction pénales contre J-F Chazerans. C’est aussi reconnaître l’absurdité des accusations dont il est victime. Cependant il reste toujours suspendu de ses fonctions et passera en conseil de discipline le 13 mars.Tout au long de l’enquête, des mobilisations ont eu lieu (rassemblement, concert, pétition, etc.), notamment dans le milieu militant car J-F Chazerans est également militant au DAL.Nous continuons d’affirmer que J-F Chazerans est victime d’une chasse aux sorcières qui ne touche pas seulement ceux qui serait « anti-Charlie », mais aussi ceux qui ne sont pas Charlie comme il faut, qui ne soutiennent pas suffisamment le chef de l’État entouré de dictateurs invités qui font pourtant injure à la liberté d’expression dans leurs pays...Nous affirmons notre soutien à tous les enseignants victimes de ne pas pouvoir exercer leur travail pédagogique sans être taxé de pro-terroristes. Avec d’autres, nous appelons le recteur à réintégrer J-F. Chazerans dès maintenant.
Manon Labaye (Conseillère municipale NPA à Poitiers)