Mardi 27 et mercredi 28 septembre a eu lieu au tribunal de Bobigny le procès des 15 salariés d’Air France suite à l’épisode de « la chemise » du 5 octobre 2015, épisode qui avait inauguré le réveil social dans notre pays.
Onze sont inculpés pour avoir enfoncé la grille et cinq pour violences... la direction d’Air France ayant de son côté déjà fait sa propre justice en licenciant cinq salariés (dont un qui n’est accusé de rien lors de ce procès...).Les débats ont duré deux jours. Du côté d’Air France, les deux cadres en lambeaux (Broseta et Plissonnier, par ailleurs fils de son père Gaston...) assistés par pas moins d’une dizaine d’avocats. De l’autre, les militants inculpés, soutenus par leurs collègues du fret et de la maintenance. Le visionnage des événements n’a pas montré grand-chose à part la grille, des mouvements de foule et la fuite des cadres.Le paradoxe est que, depuis ces événements, le plan de licenciements a été annulé, le PDG de Juniac et son DRH Broseta sont partis, et que le nouvel arrivant a découvert qu’il y avait rupture de confiance entre la direction et les salariéEs...
Battre la répression antisyndicale
Il y a un an, le discours de la direction était qu’Air France allait mal, qu’il fallait licencier et continuer à saigner la compagnie, inaugurant ainsi la méthode de la loi El Khomri : s’appuyer sur la peur pour faire adopter des accords d’entreprise régressifs. Mais depuis, la vérité est là : Air France fait beaucoup d’argent, les avions sont pleins, et une intersyndicale réunissant tous les personnels s’est constituée et avance des revendications (achat d’avions, embauches, hausse des salaires, arrêt de la sous-traitance...).Mardi, durant le procès, s’est tenu un rassemblement d’un millier de syndicalistes. Prises de parole de l’intersyndicale Air France, suivie de celles de la CGT, de la FSU, de FO et de Solidaires ; une partie chantée avec aussi la participation du Théâtre de l’opprimé ; des syndicalistes, dont la CGT du Havre et Mickaël Wamen pour les Goodyear ; et enfin des représentants politiques : Nathalie Artaud, Pierre Laurent, Éric Coquerel et notre camarade Philippe Poutou. Tous ont mis l’accent sur la nécessité de battre la répression antisyndicale qui n’a jamais été aussi forte, avec un gouvernement qui la promeut et accompagne les patrons.Pour le NPA, Philippe Poutou, très applaudi, a mis l’accent sur les violences policières qui touchent tant les quartiers populaires que les luttes écologistes ou les manifestations contre la loi travail. Une répression qu’il faut arriver à battre par la convergence des luttes.
Jet Aelys