Depuis mercredi 5 avril midi, il n’y a plus d’activité sur le site Stellantis de Sochaux, et ce pendant au moins dix jours, jusqu’au lundi 17 avril au plus tôt.
La cause de cette fermeture est une pénurie de boîtes de vitesse automatiques. Elles ne parviennent plus à l’usine car il y a pénurie de composants pour les fabriquer et difficultés d’acheminement. La crise des approvisionnements qui perturbe la production mondialisée d’automobiles depuis plus d’un an n’est donc pas finie.
Et après les 10 jours d’arrêt à Sochaux, ce sera au tour de Rennes de s’arrêter une semaine, puis même schéma à Eisenach en Allemagne.
Exiger le paiement à 100 % des jours de chômage
L’usine historique de PSA en France à Sochaux connaît des ralentissements depuis plusieurs mois. La direction avait annoncé en février arrêter l’équipe de nuit à partir du mois d’avril et abaisser la production de 1 200 véhicules par jour à environ 800. Près de 700 intérimaires sont ainsi mis hors de l’usine.
Pendant les dix jours de fermeture, les salariéEs seront totalement à l’arrêt. Dans un premier temps, leur salaire sera compensé par un système de compteur d’heures modulables, ce qui veut dire du temps volé sur des congés imposés. Puis, ils passeront au chômage partiel et verront leur salaire amputé de 16 %. Quant aux intérimaires encore présents sur l’usine, le système des compteurs temps ne s’applique pas, et pour eux la perte sèche de salaire est effective dès le premier jour.
Le paiement à 100 % des jours de chômage imposés est la revendication immédiate que porte notamment le syndicat CGT de l’usine. Et au-delà, ce syndicat explique qu’il faut réduire les cadences de travail et de production et assurer du travail pour tous.
Cette crise des approvisionnements n’a rien d’une fatalité. C’est la conséquence directe d’une dispersion de la fabrication des composants avec comme seul critère le coût. Avec les dégâts climatiques qu’entraînent les transports de tous ces composants fabriqués aux quatre coins de la planète. Et elle est aggravée par la politique de zéro stock qui rend la production dans les usines terminales dépendantes de tous les aléas de ces nouvelles chaînes de production.
Et alors que la crise des approvisionnements se poursuit, cette politique permet à Stellantis de réaliser des profits records. À la fin, ce sont les salariéEs qui trinquent.