Depuis le 29 juin, les 60 salariéEs du CASI (Comité d’activités sociales interentreprises) de la SNCF sont en grève. Il et elles travaillent dans la restauration, les bibliothèques, les billetteries et les centres de loisirs.
C’est certainement un des plus longs conflits dans les CASI SNCF depuis la création des Comités d’entreprise en 1983 à la SNCF. Avec des taux de grévistes entre 70 % et 95 % suivant les jours, ils et elles ont décidé de faire grève par tranche journalière de 2 heures, par demi-journée ou pour la journée complète en ciblant les périodes qui paralysent le travail.
Les décisions sont prises en assemblée générale. C’est dans ces moments partagés que naissent des idées les plus variées pour faire vivre le mouvement. Cela passe par des casserolades en gare, des concours de photos de grève, des échanges avec les salariéEs des autres CASI SNCF, etc.
Des augmentations de salaires
Ils et elles revendiquent des augmentations de salaires, des effectifs supplémentaires et de meilleures conditions de travail. Il faut dire que la moitié d’entre eux touchent juste le smic, bien que beaucoup aient de l’ancienneté.
Le secrétaire de ce CASI, militant de la CGT cheminots, a jusqu’à présent refusé toute discussion et a préféré se barricader quand les grévistes sont venus l’interpeller. Prétextant ne « rien pouvoir donner », discours patronal classique, il est contredit par l’augmentation substantielle de la subvention de la SNCF pour les activités sociales qui a progressé de près de 4 % en un an. Cela n’a pas empêché la direction CGT de ce CASI de faire fondre les effectifs de ce CASI de 104 salariéEs à 60 en neuf ans !
Intransigeance patronale
Sous-payés et avec des conditions de travail déplorables, ces travailleurs et travailleuses gardent intactes la colère et la détermination. Ce qui les révolte le plus, c’est de voir que quelques syndicalistes cheminots se comportent comme de vulgaires patrons, avec une intransigeance inqualifiable, bien éloignée des discours de leur centrale syndicale.
Heureusement, de nombreux cheminots, privés d’activités sociales qui fonctionnent au ralenti, quand elles fonctionnent, ont montré leur solidarité, y compris parmi les adhérents de la CGT. Pour gagner face à une telle intransigeance patronale, les organisations syndicales de cheminots doivent s’engager et apporter leur soutien aux grévistes.
Le 21 juillet, les grévistes ont décidé de suspendre leur mouvement après avoir obtenu quelques avancées. Peu de choses : quelques requalifications de postes et des augmentations pour les seuls contractuelEs-animateurEs, car il n’y a rien ni sur les salaires ni sur les effectifs pour les 60 salariéEs permanents. Malgré cela, l’ambiance de reprise est particulièrement joyeuse car, disent-ils, « c’est la première fois qu’on les fait céder sur quelque chose ». Avec les départs en vacances et la fermeture de sites de travail en août, tous ont décidé de se remettre en lutte à la rentrée septembre sur les salaires et les effectifs. La caisse de solidarité a donc toujours besoin d’être alimentée.
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