Le mécontentement grandit chez les cheminotEs des métiers circulation (aiguilleurEs, agents circulation, régulateurEs…) d’Île-de-France.Ces métiers impliquent très souvent le travail en horaire décalé, des services sans pause et des responsabilités importantes en termes de sécurité aussi bien pour les voyageurEs que pour les cheminotEs. Les cheminotEs dénoncent depuis plusieurs dizaines d’années le sous-investissement, mais il aura fallu que des usagerEs soient victimes d’accidents graves, parfois mortels, pour que la direction de la SNCF réagisse. Les usagerEs et les cheminotEs ont payé et paient le prix fort de cette politique. Les mobilisations se développentAu pied du mur, la direction SNCF tente de rattraper ce retard, quitte à dégrader fortement les conditions de travail de ses salariéEs. Ces derniers mois, les travaux de régénération et d’investissement du réseau sont en forte augmentation, ce qui entraîne une charge de travail plus importante dans les postes d’aiguillage. Tout cela se fait en mettant de côté la priorité que devrait être la sécurité des usagerEs et des cheminotEs. Le gel des salaires depuis plusieurs années vient s’ajouter à cette situation électrique. La direction SNCF n’a décidément pas volé les grèves qui éclatent un peu partout en Île-de-France !Sur la région de Paris-est, les cheminotEs des postes d’aiguillage organisent des grèves de 59 minutes (quotidiennement) et de 24 heures (par mois) depuis le 23 décembre. Sur la région de Paris-rive-gauche (réseaux des gares d'Austerlitz et de Montparnasse), la grève des aiguilleurEs du 15 janvier a été une vraie réussite, en perturbant sérieusement le trafic, redonnant confiance en la capacité de se mobiliser et de revendiquer collectivement. Le 31 janvier, les cheminotEs de l'équipement de Paris-rive-gauche ont obtenu satisfaction après un mois de grèves contre des suppressions de repos que leur direction voulait leur imposer.
La mobilisation des aiguilleurs s'inscrit dans un ras le bol plus général que l'on retrouve dans l'entreprise (localement chez ADC, Equipement, Nettoyage, etc...) et qui s'exprime à ce niveau pour la première fois depuis la grève contre la Loi Travail. Une première date à saisir là où c’est possible, sera la journée du 8 février, à l'appel de la CGT, avec une manifestation nationale à Paris pour dénoncer les projets de privatisation et de remise en cause du statut cheminot. Le 15 février, l’ensemble des agentEs des métiers de la circulation d’Île-de-France sont appelés à la grève pour exiger des augmentations de salaires et la requalification de leur métier. Ils et elles iront se faire entendre à l'occasion d'une réunion de leur direction !
Se coordonner, élargirToutes ces mobilisations et ces grèves doivent maintenant se coordonner et s’élargir à tout le territoire. Le 15 février ne sera que le début d'un mouvement qui doit se renforcer par la suite afin d'être en capacité de gagner sur toutes les revendications. Les cheminotEs en grève devront se retrouver dans des assemblées générales pour décider des suites. Face à toutes les attaques en cours et à venir, face au mépris du gouvernement, les cheminotEs doivent reprendre confiance en leur capacité de gagner et d'imposer un service public du ferroviaire de qualité répondant aux besoins de la population et de l’ensemble des travailleurs du rail. Et c'est bien parce que ces attaques contre les cheminotEs s'inscrivent dans le contexte plus général d'offensive du gouvernement Macron, qu'il faut que l'on soit nombreux et nombreuses en grève le 15 février, pour commencer à jeter les bases d'un mouvement d’ensemble ! Laura (Paris-nord) et Julien (Paris-est)