Aout 2009, les salariés d’Arvato Digital Service à Oeting près de Forbach (57), aprennent que leur société vend son secteur imprimerie et son «personnel hautement qualifié» à un groupe hollandais Lithorade pour un «partenariat sur le long terme»… ce sont les mots de S.Deutschmann le PDG… Arvato est plus connue sous le nom de Sonopress – Bertelsmann, elle est spécialisée dans la fabrication de CD audio, de l’injection jusqu’à l’emballage en passant par l’impression des livrets et a pour client unique SONY/BMG. Par contre, l’atelier injection et emballage n’est pas vendu… ce n’est donc qu’une petite partie des locaux et 48 salariés qui sont bradés à Lithorade en septembre dernier pour 1 euro. Ses PDG avaient alors déclaré souhaiter «élargir (leur) clientèle tout en garantissant une flexibilité maximale»…
Depuis le 21 janvier 2010, la moitié des salariés de Lithorade, était menacée de licenciement ! Après beaucoup de promesses de primes, début février, l’entreprise dépose le bilan et les laissent TOUS sur le carreau. Dans le même temps Arvato du groupe Bertelsmann décroche pour l’été un contrat avec le géant de la musique Universal .
Patrice Wurtz, salarié de Lithorade et auparavant de Bertelsmann explique : « Nous avons de bonnes raisons de penser qu’il y a bien eu un arrangement entre ces grands patrons: Sonopress vend 48 salariés à Lithorade qui nous vire. Le nom de sonopress Bertelsmann n'est pas impliqué, , tout le monde s'y retrouve sauf une fois de plus les ouvriers.. Résultat, 48 salaries vont être mis à la porte et SONY/BMG et Universal vont se partager tout le marché du CD audio. A ce jour nous n’avons toujours pas reçu notre salaire. Comme lot de consolation, nous aurons moins de 2000€ pour une ancienneté de 7 ans! Bertelsmann réalise un coup de maitre en achevant 48 salariés sans tenir compte de leur dignité. » Comble de l‘histoire, Arvato Digital Services a entamé une procédure en justice pour réclamer 800 euros aux salariés de Lithorade qui ont bloqué les locaux de Bertelsmann pendant une semaine! L’avocat d’Arvato a même insinué que les salariés avaient mis en danger l’emploi de leurs anciens collègues…C’est insensé ! Aujourd’hui, les ont avons l’impression «d’être complètement abandonnés» et broyés par une logique libérale «où tout et permis… même de laisser 48 personnes sans rien ….ni dignité…. ni respect». Mais ils ne vont pas en rester là. C’est à la boîte-mère Bertelsmann qu’ils vont remonter pour les faire payer…
Lors de son installation en 2001, Bertelsmann a reçu des subventions à hauteur de 360000 euros dont près de 150000 de la part du Conseil Régional. Pourtant, la majorité actuelle PS –PC-Verts ne s’est en rien engagée pour récupérer l’agent public versé et protéger les salariés. Pour maintenir les emplois, la solution, ce n’est pas les subventions publiques aux entreprises privées.
Ce qui se passe aujourd’hui chez Lithorade, c’est ce qu’il se passe en ce moment dans toutes ces boîtes qui licencient, c’est que subissent les salariés à qui l’ont veut faire payer la crise. Face à cette situation, la solution c’est l’interdiction des licenciements que les travailleurs peuvent imposer par leur mobilisation ! Il faut prendre sur les profits pour maintenir les emplois!