Jeudi 27 octobre, plusieurs centaines de travailleurs de Renault de différents sites (usines et centre d’ingénierie) ont débrayé contre les menaces d’accroissement de la « flexibilité » de leur temps de travail (voir l’Anticapitaliste n°356).
Contre les samedis qui pourraient être rendus obligatoires pendant six mois sans être payés, contre l’augmentation du temps de travail sans paiement d’heures supplémentaires mais avec des récupérations imposées, le mécontentement est grand. Pour certains, s’y ajoute l’espoir déçu de voir les excellents résultats commerciaux et financiers de Renault améliorer un tant soit peu leurs conditions de travail.
Des intérimaires qui refusent de la fermer !
Si la direction parvient à dérouler son nouveau plan de compétitivité sans réaction, cela se traduira par une hausse des cadences, par une flexibilité qui altérera la vie personnelle et par une précarité galopante sous la forme d’intérim ou de sous-traitance.
C’est pour cela que ce premier débrayage est un point d’appui pour la construction d’un mouvement sur l’ensemble des sites. Le fait que des intérimaires, qui peuvent constituer jusqu’à 80 % des ouvriers sur certaines chaînes de montage, aient participé à la grève de jeudi dénote que la crainte que fait naître la précarité peut aussi se transformer en colère.
Un mouvement qui ne pourra venir que des travailleurs eux-mêmes
La semaine dernière, l’organisation de ce mouvement a également montré l’absence totale de volonté de la part des syndicats centraux de Renault (y compris la CGT) d’impulser une quelconque lutte. Si les sites dans lesquels les syndicats de base ont alerté les salariés des dangers du nouveau plan de flexibilité ont connu une première mobilisation plutôt encourageante, sur d’autres la mobilisation a été faible, voire inexistante, faute parfois d’appel à la grève.
Le rejet des samedis imposés et gratuits, du « travailler plus en étant payé autant » et des récupérations imposées est cependant majoritaire. Si la direction veut passer son projet, les réactions locales pourraient se coordonner sous l’impulsion des militants de différents sites et entraîner l’ensemble des usines et des centres de R&D.
Correspondant