La SNCF a bénéficié cette année de 373 millions d’euros au titre du CICE malgré la suppression de 2 800 emplois. Et ce n’est pas fini…
Cette fois, c’est le technicentre de Charente-Périgord qui est la victime de la privatisation rampante de notre bien public : la SNCF. 135 emplois seraient en effet supprimés à Saintes et 30 sur le site de Périgueux.
Des justifications fabriquées
Le technicentre industriel est un établissement SNCF qui regroupe 320 salariés à Saintes et 510 à Périgueux (le siège). Cet établissement assure la maintenance et la rénovation du matériel remorqué (wagons pour le fret et voitures pour le transport de personnes).
Une grande partie du matériel SNCF a 50 ans d’utilisation et approche de la fin de vie. Mais plutôt que de restaurer le matériel à « mi-vie » et le maintenir en état, la SNCF et les régions gérant le parc des TER préfèrent « jeter » et acheter ou faire acheter du neuf. Dans ces conditions, les équipes de maintenance n’ont plus de charge de travail, comme c’est le cas pour le technicentre de Saintes pour 2018, ce qui « justifie » les suppressions d’emplois.
Plan social grand format
La direction du matériel de la SNCF n’hésite d’ailleurs pas à dire qu’elle fera appel aux opérateurs privés pour l’exploitation des lignes ferroviaires et que les régions pourront confier l’entretien des trains régionaux à des entreprises extérieures. 80 à 100 emplois supplémentaires seraient alors menacés de disparition.
La ville de Saintes est victime d’un « plan social » grand format. Après la fermeture des entreprises Wesper et Saintronic, le transfert du siège du Crédit agricole vers Lagord, 900 emplois sont déjà partis en fumée ou vers d’autres horizons.
La suppression des 135 emplois SNCF signifiera pour la ville de Saintes : 4 millions d’euros de masse salariale en moins ; 1,74 million d’euros de sous-traitance en moins auprès des entreprises saintaises ; 300 000 euros de moins de taxes versées aux collectivités locales (ville et CDA).
Les cheminotEs ont rejoint la manifestation nationale du 10 octobre (1 000 personnes à Saintes), nous avons entendu dans le cortège les mots de Solidarité, Résistance, Fraternité… et ça fait du bien !
Correspondants