Publié le Vendredi 8 mai 2015 à 21h17.

SNCF : il faut supprimer les passages à niveau, pas les emplois !

Le 21 avril dernier, un train heurtait un convoi routier exceptionnel de machines agricoles au passage à niveau de la gare de Nangis (77) à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris.

L’accident qui a provoqué plusieurs dizaines de blesséEs, dont plusieurs graves, et la fermeture totale de la ligne pendant plusieurs jours, aurait pu avoir des conséquences encore plus dramatiques. Le train roulait au moment du choc à 132 km/h... Lorsque le camionneur s’est rendu compte qu’il était bloqué au passage à niveau, il a tenté de joindre l’agent circulation… mais le poste de celui-ci a été supprimé depuis le 1er janvier 2015 !Les syndicats (CGT, Sud Rail et CFDT) avaient protesté au moment de cette « réorganisation » contraire à la sécurité : l’agent circulation connaît les procédures nécessaires pour arrêter et retenir les circulations en cas d’accident. Mais pour la direction, bien que consciente du délai allongé dans les procédures de sécurité, le « risque calculé » (c’est comme ça qu’ils parlent !) était suffisamment faible pour supprimer le poste...

Le vrai bilan des « gains de productivité »Voilà ou mène la politique de la direction : des milliers de suppressions de postes au mépris de la sécurité, 165 passages à niveau considérés comme dangereux (25 morts en 2014) mais qu’on ne supprime pas, 3 425 kilomètres de lignes qui subissent des ralentissements faute d’entretien suffisant du réseau, une dégradation continue du service rendu aux usagers et des conditions de travail qui se détériorent.Par ailleurs, la gare de Nangis est située sur la ligne Paris-Troyes-Belfort, ligne toujours non électrifiée : l’argent est parti dans la construction du TGV-Est. Au final, la SNCF a fait une croix sur cette ligne (dans le cadre de la réforme ferroviaire, la SNCF pourrait supprimer de 7 000 à 15 000 kilomètres de lignes) allant jusqu’à programmer la fermeture de son Atelier de Romilly (du côté de Troyes) qui emploie encore 530 cheminotEs.Derrière l’accident de Nangis, c’est bien la politique de rentabilité de la SNCF qui est en accusation.

Correspondant