La crise du Covid-19 et ses conséquences sur le secteur aéronautique et du transport aérien ont touché plusieurs activités clés de Thales (électronique embarquée, avionique, gestion du trafic, radars…), aussi bien dans le domaine civil que militaire.
L’hypothétique vente de 18 avions Rafale (six appareils neufs seulement) à la Grèce pourrait temporairement améliorer la santé délicate de Dassault, actionnaire principal de Thales à 24,7 %, mais les difficultés du motoriste Safran et des autres fabricants d’avions noircissent les perspectives de rentabilité du groupe. En bon capitaliste, la direction de Thales compte engager une profonde restructuration du groupe qui compte 83 000 salariéEs dont plus de la moitié en France, répartis dans des dizaines d’établissements de tailles variées.
Le Covid a bon dos
La direction engage aujourd’hui une séquence sociale et industrielle comprenant une restructuration importante. En 2018 et 2019, le carnet de commandes étant plein, la direction avait remballé tous ses projets de rationalisation, de regroupement et de fermeture de sites. Le Covid ayant bon dos, il n’en est plus de même à présent.
L’éjection subite, le 17 septembre, du DRH du groupe intervient au moment où la direction engageun plan de soutien à l’emploi (lire/comprendre : de destruction d’emplois et de sites). Cette éjection sans concertation du DRH signifie des désaccords au sein de l’équipe de direction de Thales sur la manière d’aborder la situation sociale tendue. Le DRH éjecté était plutôt sur une ligne « Hollande-Valls-Macron » où « je ne négocie pas mais je veux bien concerter sur la décision déjà prise » et « je vous emmerde ». Le prochain négociateur, plus humain mais rappelé des oubliettes sociales du groupe, ne devrait pas illusionner les salariéEs et leurs organisations syndicales.
Les négociations qui s’annoncent impliquent la construction d’un rapport de forces, qui passera par un renforcement de l’unité syndicale autour d’un plan de riposte pour maintenir l’emploi et les sites.