Semaine après semaine, le procès Mazan continue de mettre au jour la façon dont la culture du viol imprègne notre société. Avec en parallèle l’ouverture ce 15 octobre du procès de trois pompiers accusés de viols collectifs — requalifiés « d’atteinte sexuelle » — sur Julie (quand elle avait de 13 à 15 ans) nous avons la démonstration complète des stratégies de négation, de minimisation, de déresponsabilisation ou de justification des violences des hommes à l’encontre des femmes.
En premier lieu, le traitement judiciaire vient régulièrement rejeter la faute sur la victime : les questionnements autour des « penchants exhibitionnistes » de Gisèle Pelicot, le soupçon sur son état de conscience, mais aussi ce juge d’instruction qui exprimait au sujet de Julie qu’elle s’était montrée « entreprenante, aguicheuse et provocante ».
Et puis il y a les stratégies que les hommes mettent en place pour se défendre. En s’appuyant sur l’idée que juridiquement seule l’intention de violer viendrait démontrer le caractère de viol.
Qu’essaient-ils de nous faire croire ? Qu’ils étaient intimement convaincus qu’une enfant de 13 ans, malade, sous médication, désirait un acte sexuel avec eux ? Qu’ils n’ont pas usé de contrainte ? Qu’ils ne se sont pas rendu compte de ce qu’ils faisaient après avoir rencontré Dominique Pelicot sur un tchat internet qui se nommait « à son insu », après qu’il leur a demandé de ne pas faire de bruit pour ne pas la réveiller ?
D’après plusieurs études environ 30 % des hommes seraient prêts à commettre un viol s’ils étaient sûrs que la victime ne porterait jamais plainte. Les hommes savent qu’ils forcent, qu’ils insistent, qu’ils négocient et qu’ils mettent en place des stratégies pour « obtenir » un rapport sexuel en dépit du non-consentement de la victime. Il faut que cela cesse ! Pour Gisèle, pour Julie et pour toutes les autres, demandons justice ce vendredi 19 octobre en participant aux manifestations organisées partout en France contre les violences faites aux femmes et en soutien à Gisèle Pelicot.