Cette année à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, deux textes d’appels unitaires circuleront. Le NPA sera signataire et soutien de ces deux textes et appelle encore une fois à l’unification du mouvement féministe.
Les violences faites aux femmes se produisent dans tous les pays à travers le monde et en tout temps. Que nous soyons à l’école ou au travail, dans la rue ou bien chez nous, chez le médecin, partout les violences surviennent et s’abattent sur les femmes et les filles.
Un 25 novembre dans une situation internationale marquée par les guerres
Les contextes de guerre sont des catalyseurs de ces violences et viennent encore empirer la situation des femmes : elles sont toujours en première ligne de ces conflits armés et de leurs conséquences. Ainsi, en Ukraine les viols ont été utilisés contre les femmes comme armes de guerre. C’est aussi le cas au Congo où le génocide en cours repose aussi sur l’utilisation massive du viol de guerre et la mutilation génitale des femmes et des filles. En Palestine, alors que les bombardements continuent sur Gaza et font des milliers de victimes, Médecins sans frontières (MSF) rapporte que les femmes enceintes subissent des césariennes sans anesthésie faute de médicaments, à cause du blocus imposé par l’État d’Israël.
Malgré une situation internationale dégradée les femmes sont en lutte dans de nombreux pays pour leurs droits : au Mexique, elles dénoncent les féminicides qui touchent une dizaine de femmes et de filles chaque jour ; en Iran, elles se battent pour le droit de s’habiller comme elles l’entendent. Le 25 novembre s’inscrit donc dans ce contexte international et doit être l’occasion de dénoncer les violences et de montrer notre solidarité avec toutes les femmes qui les subissent, d’où qu’elles viennent et où qu’elles soient.
Unissant nos voix, on en dirait 20 fois autant
Cette année, il n’y aura pas de texte national unique d’appel à la manifestation du 25 novembre, mais un appel émanant d’une inter-organisations autour de Nous Toutes, comportant de nombreuses associations féministes rassemblant plutôt des jeunes, et un appel émanant d’un cadre unitaire comportant des associations du mouvement féministe plus « traditionnel » et les organisations syndicales.
Si on peut trouver dommage cette division, il convient d’abord de la relativiser : le mouvement féministe se retrouvera bien dans la rue le 25 novembre, et ces deux appels n’empêcheront pas les femmes de manifester ensemble dans de nombreuses villes. Il convient aussi de voir ce que les deux textes ont en commun : une dénonciation des violences faites aux femmes en France comme ailleurs, avec un fort accent sur les luttes internationales, et une volonté de porter un message inclusif de luttes contre les violences commises contre toutes les femmes et les minorités de genre : femmes trans, lesbiennes, bi, racisées, en situation de handicap, etc.
Mais cette division des appels est le reflet de débats bien réels dans le mouvement féministe qu’il ne s’agit pas de nier : des différences de pratiques et de visions sur la construction du mouvement autonome des femmes, mais aussi des débats toujours en cours et vivaces sur la question de la prostitution ainsi que sur la transphobie. Car si les deux appels ont des positions claires de lutte contre les violences transphobes, certaines associations signataires au côté des associations plus traditionnelles ont pu défendre ou défendent toujours des positions a minima floues sur la question, voire avec lesquelles nous sommes en complet désaccord et contre lesquelles nous luttons.
En signant les deux appels, nous réaffirmons ce qui est pour nous un objectif essentiel : l’unification d’un mouvement féministe large, unitaire et autonome. Avec le renouveau des luttes féministes à l’échelle internationale, l’intégration de nombreuses préoccupations liées aux situations différentes de chacune d’entre nous et la détermination d’une nouvelle génération, nous pouvons espérer faire trembler le capitalisme et le patriarcat ! Nous sommes fortes, fières, radicales et en colère, unies nous changerons la société !