Jeudi 1er décembre, l’Assemblée nationale a voté la loi sur l’élargissement du délit d’entrave à l’IVG, cela malgré une véritable levée de boucliers de la part de tous les réacs, de l’Église catholique aux députés Les Républicains.
Cette loi vise à pénaliser les sites internet qui diffusent des informations mensongères sur l’IVG. Pendant longtemps, les anti-IVG ont cherché à s’opposer au choix des femmes, y compris de manière physique en s’enchaînant aux grilles des hôpitaux voire en envahissant les salles d’opération.
Par la force de la loi mais surtout par les mobilisations, les anti-IVG ont été tenus en échec. Depuis quelques années, ils se sont donc tournés vers internet pour déverser leur propagande.
Liberté d’opinion ?
Les opposants à cette nouvelle loi ont hurlé à la censure et à l’entrave à la liberté d’opinion. Mais on est loin ici d’une simple opinion. Ainsi, en saisissant le mot « IVG » sur Google, le premier (!) lien qui apparaît, IVG.net, se présente comme un site d’informations avec numéro vert gratuit. Il commence par proposer un « soutien sur votre IVG, en toute discrétion, y compris auprès des mineures », puis « conseils et aide aux démarches administratives ». Mais très rapidement, on insiste sur les « risques médicaux et psychologiques ». S’ensuit une liste sans fin de témoignages de femmes qui toutes racontent combien elles regrettent d’avoir avorté, d’avoir « retiré la vie » à « mon bébé », mon « enfant », et parlent des angoisses qui ont suivi et du « dégoût » qu’elles ressentent...
Dorénavant, les responsables de ce type de site (et il y en a d’encore pire !) pourraient être condamnés à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Mais malheureusement, l’offensive idéologique contre l’IVG se double d’une deuxième attaque par le biais des politiques d’austérité des gouvernements néo-libéraux successifs. En France, ces politiques ont mené depuis 10 ans à la fermeture de 130 centres d’IVG... Si on ne peut que se féliciter du vote de cette dernière loi, la bataille pour l’accès à l’IVG dans de bonnes conditions pour toutes les femmes qui le souhaitent n’est pas terminée.
Ross Harrold