Le 28 janvier, une conférence sur l’avenir de l’Afghanistan réunira, à Londres, les chefs d’État engagés dans la guerre. Il y sera question de l’effort militaire demandé par Obama. À son issue, Sarkozy annoncera l’envoi de renforts français.
Pour dénoncer cette escalade militaire, le collectif Otan-Afghanistan1 appelle à manifester les 23 et 24 janvier. Le 11 janvier, deux soldats français, trois américains et un britannique sont morts dans la sale guerre que mènent les grandes puissances contre les peuples d’Afghanistan dont elles occupent le pays sous couvert de lutte contre le terrorisme. Le lendemain, un soldat français était victime d’une bombe. Sept vies perdues au service des intérêts des maîtres du monde qui veulent perpétuer leur domination sur les peuples.
Mais c’est la population afghane, avec des milliers de morts et de souffrances sans nom, qui est la principale victime de l’appétit dominateur des grandes puissances. Le nombre de victimes de la guerre, en majorité civiles, ne cesse de croître. L’occupation du pays par l’Otan, avec bientôt près de 150 000 soldats, se traduit par une aggravation des terribles difficultés de la population et la perpétuation de l’oppression des femmes. Loin d’affaiblir les talibans, elle pousse dans leurs bras les classes populaires qui se détournent d’un pouvoir fantoche, instrument de l’Otan, élu par la fraude et la corruption.
Le président, Hamid Karzaï, vient de voir, une deuxième fois, son gouvernement refusé par l’Assemblée nationale tant le clientélisme s’y affiche sans fard. Comment dès lors accorder la moindre crédibilité à la politique « d’afghanisation » de la guerre défendue par Obama et dont Sarkozy répète les propos ? Comment croire qu’un État corrompu, sans autorité, pourrait faire face à une insurrection qui granditau point d’avoir la force d’organiser, lundi 18 janvier, une attaque coordonnée en plein cœur de Kaboul ? Comment croire que l’envoi de troupes supplémentaires pourrait aider cette « afghanisation » ? La propagande du Pentagone s’effondre devant une évidence : c’est bien la politique agressive des grandes puissances, l’occupation du pays, qui nourrit le terrorisme. Et c’est bien son échec actuel qui conduit à une fuite en avant militariste pour imposer la présence des armées d’occupation dans un pays qui a une position stratégique pour le contrôle des voies d’approvisionnement en pétrole ou face à l’Iran ou la Chine. Ce sont ainsi de nouvelles vies humaines, des milliards de dollars et d’euros que les dirigeants des puissances impérialistes s’apprêtent à sacrifier pour assurer leur contrôle du monde contre les peuples.
Partout dans le monde, s’exprime la condamnation de cette politique pour exiger le retrait des troupes d’Afghanistan. Le NPA se joint à l’appel lancé par de nombreuses organisations politiques et syndicales à manifester les 23 et 24 janvier2. Pas un homme, pas un euro pour la guerre ! Retrait immédiat des troupes de l’Otan !Yvan Lemaitre