L’une des caractéristiques les plus frappantes de la première année du gouvernement de Jair Bolsonaro a été sa politique « anti-environnementale », qui s’est d’ailleurs exprimée dans la presse internationale suite aux propos insensés tenus par le président de la République et son ministre de l’Environnement, Ricardo Salles.
Cette politique s’est manifestée à l’occasion de nombreux scandales, tels que l’augmentation de la déforestation et des brûlis dans la forêt amazonienne, ainsi que des attaques contre les peuples indigènes (amérindiens), illustrées par l’assassinat de dirigeants amérindiens, comme ceux appartenant aux peuples Guajajara (dans l’État de Maranhão) et Waiãpi (dans l’État d’Amapá). Le nombre d’assassinats de membres des peuples indigènes est le plus élevé des 11 dernières années, avec 7 dirigeants assassinés [en 2019] sur ordre du Capital.
Exploitation forestière illégale
La déforestation et la violence contre les peuples indigènes sont des phénomènes qui vont de pair, car l’exploitation forestière illégale, le grilagem [accaparement illégal de terres par falsification de titres de propriété] et les garimpos [exploitation minière, d’or entre autres] clandestines sont réalisés dans une large mesure, précisément, après l’invasion des terres indigènes par des hommes d’affaires criminels et avec l’aval du discours anti-indigène et anti-environnemental des autorités.
Les attaques contre l’environnement amazonien et les peuples indigènes ont commencé dès le premier jour du gouvernement Bolsonaro, avec la tentative de suppression du ministère de l’Environnement [MMA], mesure à laquelle Bolsonaro a dû renoncer en raison de son retentissement plus que négatif. Comme il ne pouvait pas simplement supprimer le MMA, il a choisi de le mettre à la disposition des intérêts du latifundium et de l’agrobusiness. […] [On a assisté à une] réduction de 24 % du budget de l’IBAMA [Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables] pour l’année 2019 et, à hauteur de 34 %, des amendes infligées par l’agence publique aux responsables de la déforestation. […]
Cette politique de mort et de destruction s’est également traduite par la permission irresponsable donnée par le ministère de l’Agriculture de déverser massivement des pesticides. Au cours du seul premier semestre de 2019, 239 nouveaux pesticides ont été autorisés par le gouvernement, dont au moins 14 substances interdites dans d’autres pays.
« Pas un millimètre de terre pour les indigènes »
En ce qui concerne la question indigène, il faut souligner que le gouvernement est radicalement opposé à la démarcation (délimitation) des terres indigènes et ses intentions, exprimées à plusieurs reprises tout au long de l’année, ne sont autres que de permettre l’exploitation minière sur ces terres.
Bolsonaro a tenté, mais a heureusement été battu à deux reprises (une fois devant Tribunal suprême fédéral et une fois par la Chambre fédérale) sur son projet de retirer à la FUNAI [Fondation nationale de l’Indien] l’attribution de la délimitation des terres indigènes et de la transmettre au ministère de l’Agriculture. Cependant, comme Bolsonaro l’a dit lui-même à maintes reprises, avec son gouvernement il n’y aura pas un millimètre de terre pour les indigènes (Amérindiens). […]
Toutes ces attaques visent à établir un nouveau niveau d’exploitation de la nature, incompatible avec l’existence des peuples indigènes et la préservation de la forêt, de l’eau et de la terre dans l’une des biomasses terrestres les plus importantes. Bolsonaro veut transformer les Amérindiens en « entrepreneurs » et les ressources naturelles encore préservées en marchandises disponibles pour la prédation capitaliste.
Will Mota
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