Mohammed ben Salmane marche décidément dans les pas de tous les autocrates issus de la famille royale saoudienne. Alors que l’affaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le 2 octobre, dans le consulat saoudien d’Istanbul, fait toujours la « Une », on a appris, via des sources d’Amnesty international et du Monde, que neuf militantes féministes arrêtées au cours de l’année avaient été torturées et, pour l’une d’entre elles au moins, agressée sexuellement. « Durant les premiers mois de leur détention, elles ont toutes subi des coups de fouet et des chocs électriques. Nous savons qu’à la suite de ces tortures, l’une des prisonnières ne pouvait plus se tenir debout et qu’une autre était prise de tremblements tels qu’elle ne pouvait pas saisir le moindre objet. Nous savons aussi que l’une d’elles a tenté à plusieurs reprises de se suicider », témoigne l’une des sources du Monde. L’arrestation de ces neuf militantes s’était produite alors même qu’était levée l’interdiction faite aux Saoudiennes de conduire. Une manière de dissuader les femmes en général, et les féministes en particulier, de continuer à revendiquer des droits dans un pays ultra-patriarcal et ultra-réactionnaire ? C’est plus que probable. D’après certains témoins du Monde, on peut même parler d’un durcissement du régime : « Jusque-là, les femmes emprisonnées dans le royaume souffraient des irrégularités habituelles de procédures, comme la privation d’avocat, de médicaments ou de visites. Nous n’avions jamais entendu parler, dans le passé, de mesures aussi agressives. » Mohammed ben Salmane, grand ami de la France, a décidément tout d’un « modernisateur »… de la barbarie.