Un rendez-vous militant et unitaire de plus pour poursuivre et amplifier la campagne BDS, voilà le sens donné par plus de 150 personnes présentes dans et à l’extérieur de la salle d’audience du tribunal de Paris le 17 juin au procès d’Olivia Zémor, présidente du CAPJPO Europalestine. Il faut dire que, poursuivie pour avoir mis en ligne sur leur site la vidéo d’une action de boycott des produits israéliens dans le Carrefour d’Évry, Olivia a su tenir meeting, développant face au prétoire le mode d’emploi BDS tout en renvoyant dans les cordes un à un chacun des quatre avocats de la partie civile.
Parmi ces derniers, l’inénarrable Gozhlan, président du BNVCA, à l’origine de tous les procès des militantEs BDS, qui affiche d’ailleurs à son tableau de chasse Stéphane Hessel et pour qui « la campagne Un bateau pour Gaza mène tout droit à l’antisémitisme ». Mais comme pour tout meeting unitaire, la défense a fait intervenir tour à tour, la main droite levée à défaut du poing : Hajo Meyer (survivant juif d’Auschwitz), Omar Soumi (Génération Palestine), Éric Hazan (éditions La Fabrique), Jacques Gaillot, Liliana Cordova (Ijan : Réseau international des juifs antisionistes), Alima Boumediene-Thiery (EÉ-LV), Géraud de la Pardelle (juriste), Ghislain Poissonnier (magistrat) et Alain Krivine (NPA). Notre camarade (contraint de dire toute la vérité après avoir juré), a revendiqué la nécessité de la campagne BDS, rappelant qu’elle était déjà présente lors des élections européennes de 2009 sur nos professions de foi, distribuées à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires sans que la commission de propagande n’y trouve à redire. À 1 heure du matin, après neuf heures d’audience, la procureure a tenu à se démarquer de la chancellerie dans son réquisitoire, en ne demandant aucune condamnation : de quoi, pour les militants en partance pour Marseille, se gonfler à bloc pour la manif « Un bateau pour Gaza » (lire page 11). Le jugement de ce procès politique sera rendu le 8 juillet.
Omar Slaouti