« Je pense que [la ville d’]Huwara doit être effacé. Et c’est le rôle de l’État de le faire ». Prononcée par le ministre israélien du Budget Smotrich après le pogrom qui a eu lieu dans la ville de Huwara le 26 février, cette phrase révèle l’état d’esprit de l’équipe dirigeante installée par Netanyahou.
Même si ce n’est pas la première fois dans l’histoire d’Israël que les appels directs au massacre de PalestinienEs sont proférés par des personnalités politiques, le gouvernement actuel est le plus droitier, raciste, homophobe, sexiste, corrompu et « sans filtre » de l’histoire d’Israël.
Selon le BNC (Boycott national committee, direction palestinienne du mouvement BDS), les réformes prévues par le gouvernement — comme le contrôle sur la Cour suprême et l’annexion de facto de la Cisjordanie — ainsi que la nomination des fascistes Smotrich (administrateur de la Cisjordanie occupée) et Ben Gvir (responsable de la police aux frontières) sont les signes d’un changement de nature et de degré du régime israélien.
Dans un document sorti le 16 mars, la direction de la campagne BDS argumente qu’il s’agit d’une division sans précédent à l’intérieur de l’État colonial1.
Opportunités pour élargir la campagne BDS
Certes, un mouvement pro-démocratie s’est formé et un grand nombre d’IsraélienEs ont manifesté contre notamment la réforme de la Cour suprême. Mais l’État israélien est une démocratie pour ses citoyenEs juifs et les manifestations — qui comprenaient un grand nombre de dirigeants de l’armée — n’ont évidemment même pas évoqué le peuple palestinien.
Plus fondamentalement, pour le BNC, la vraie opportunité réside dans le désinvestissement qui commence à s’opérer : énormément de dirigeants de start-up, de dirigeants des milieux artistiques et universitaires ont alerté que l’image donnée par le gouvernement le ferait sortir du giron « démocratique » qui permet les échanges culturels universitaires et aussi économiques : en d’autres termes, pour le BNC les élites israéliennes craignent qu’une campagne de boycott et de désinvestissement devienne justifiée !
Il s’agit donc d’une période d’opportunités pour élargir la campagne car la surface de légitimité a augmenté : il ne s’agit plus seulement de boycotter une colonie de peuplement qui pratique l’apartheid pour les PalestinienEs mais aussi une théocratie qui contient des éléments ouvertement fascistes. Par exemple, 255 leaders économiques juifs de premier plan ont écrit une lettre ouverte menaçant Netanyahou d’un arrêt des investissements en Israël si celui-ci continuait sa politique. Il s’agit ni plus ni moins que d’un appel au boycott ! Le BNC recense divers indicateurs de cet état d’esprit dans différents milieux internationaux.
Les opportunités ne se transforment pas automatiquement en résultats. Pour cela il faut continuer à pousser le mouvement de solidarité avec les PalestinienEs et élargir la campagne de Boycott, désinvestissement et sanctions en France et en Europe où nous avons une responsabilité du fait du soutien de nos dirigeants à Israël.