Depuis le 5 juin se déroule en Israël le championnat européen des moins de 21 ans. L’UEFA a donc osé confier l’organisation cette compétition à un État qui impose aux Palestiniens, depuis plus de 60 ans, occupation militaire, colonisation et apartheid. Aucun dirigeant européen n’a daigné protester, même timidement.Ils étaient pourtant nombreux en 2012, y compris l’ineffable Hollande, à s’émouvoir de la tenue en Ukraine du championnat d’Europe, parce qu’une ancienne Première ministre y était embastillée. Toujours la politique du deux poids, deux mesures.Pourtant, voir comment les Palestiniens peuvent pratiquer ce sport donne un aperçu de la violence et de l’humiliation subies dans la vie de tous les jours. En septembre 2010, le président de l’UEFA, Michel Platini, s’était même déclaré préoccupé par les restrictions israéliennes imposées aux footballeurs palestiniens. Et depuis cette date, la situation s’est encore dégradée comme pour tous les Palestiniens.
Le football révélateur d'une oppressionNon seulement les infrastructures du football et des autres sports ont été la cible d’attaques militaires israéliennes, y compris le quartier général du Comité paralympique national et le stade de football de Gaza, mais les bombardements israéliens des terrains ont tué à Gaza des enfants palestiniens pendant qu’ils jouaient au football.Il a fallu trois mois de grève de la faim et l’indignation internationale pour que les autorités israéliennes libèrent le joueur de l’équipe nationale palestinienne Mahmoud Sarsak en juillet dernier. Et à l'heure actuelle, Israël maintient toujours en détention le goal de l’équipe olympique Omar Abu Rois et le joueur de Ramallah Mohammed Nimr, parmi plus de 4 000 prisonniers politiques palestiniens.Comme pour tous les Palestiniens, Israël nie régulièrement le droit à la liberté de circulation aux footballeurs palestiniens, que ce soit dans les territoires palestiniens occupés ou lorsqu’ils essaient de partir à l’étranger, pour s’entraîner ou participer à des compétitions.
Ajoutant l’insulte à l’injure, les stades choisis pour les phases finales de l’Euro en Israël sont le stade Bloomfiel, anciennement Basa, d’où le club palestinien Shabab al-Arab a été expulsé en 1948, le stade Reserve construit sur des terres volées en vertu de la loi sur « les biens des absents » aux villes palestiniennes de Jarisha et al-Jammasin al-Sharqi, et le stade Teddy, construit à côté de la ville palestinienne presque entièrement détruite de al-Maliha. Le stade Teddy est aussi le siège de la tristement célèbre équipe israélienne Beitar Jerusalem, dont les supporters ont incendié l’immeuble administratif du club en février 2013 suite au recrutement de deux joueurs arabes de Chechnya...En juin 2011, 42 clubs de football palestiniens ont appelé Michel Platini à annuler la décision de tenir l’ Euro 2013 des moins de 21 ans en Israël. L’UEFA étant totalement liée aux intérêts diplomatiques des États européens et aux marchandages du footbusiness, Platini s’est couché et a laissé faire.Dans de nombreux pays européens, la protestation est active. En France, la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions a été le principal relais de cette protestation, par la diffusion des informations (reprises dans cet article), la signature de pétitions et l’organisation d’initiatives comme des tournois de foot en solidarité avec les Palestiniens.
Le NPA soutient et participe à cette campagne. Le boycott sportif peut contribuer à isoler l’État colonial et raciste d’Israël. À son époque, le boycott des équipes de rugby sud-africaines avait aussi contribué à la chute du régime d’apartheid.
Parvin Partin