Nous l’évoquions la semaine dernière dans nos colonnes : à l’occasion de sa visite à son « partenaire » Sissi en Égypte les 27 et 28 janvier, Emmanuel Macron y était allé se ses déclarations sur les « droits de l’homme », tout en discutant nouveaux contrats avec le dictateur égyptien. De toute évidence, ce dernier a compris le message, puisque, alors qu’Emmanuel Macron était encore sur le sol égyptien, une vague d’arrestations d’opposantEs a eu lieu.
Comme le rapporte Basta !, cette vague a frappé « plusieurs personnalités et activistes de l’opposition égyptienne de gauche. Le physicien Gamel Abdel Fattah, l’avocat Mohab al-Ebrashi, et les trois activistes Khaled Basyouni, Khaled Mahmoud et Mostafa Faqir ont été arrêtés après avoir assisté à un concert de commémoration de la révolution de 2011, organisé samedi [26 janvier] au siège du parti al-Karama (dignité). » Le lendemain du départ de Macron, c’était au tour du journaliste et photographe Ahmed Gamal Ziada d’être arrêté à l’aéroport du Caire. Dans son dernier post Facebook, il évoquait son « amour pour la révolution de janvier, pour tous ceux qui y croient et défendent ses principes, tous ceux qui cherchent à satisfaire ses nobles exigences : "pain, liberté, justice sociale" ».
Comme le rappelait la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) en juillet 2018, la répression égyptienne a été grandement facilitée par la coopération française, notamment les livraisons de matériel militaire : « [La France] a participé à la mise en place d’une architecture de surveillance et de contrôle orwellienne, utilisée pour briser toute velléité de dissidence et de mobilisation ». Les beaux principes ne pèsent décidément pas lourd face aux « partenariats » économiques et stratégiques…