Publié le Mercredi 4 septembre 2024 à 09h14.

En Allemagne aussi, la colère nourrit l’extrême droite

C’est la faillite d’un système qui s’exprime désormais non plus seulement aux marges de l’empire mais au centre de l’Union européenne. Après la France au début de l’été, c’est au tour de l’Allemagne de donner des scores historiques à l’extrême droite. 

Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’extrême droite arrive en tête d’un Land, la Thuringe. L’AfD (Alternative pour l’Allemagne) atteint près de 33 % des voix, soit 9,5 % de plus qu’en 2019. Son score est proche de celui des élections européennes. Dans la région voisine de Saxe, il dépasse également 30 % et manque de peu la première place, conservée de justesse par les chrétiens-démocrates (CDU). Les partis de la coalition gouvernementale dirigée par Olaf Scholz, le SPD, les Verts et les libéraux du FDP, sont sanctionnés dans ces deux régions et cumulent à peine plus de 10 % en Thuringe.

Là-bas comme ici, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Dans ces deux Land de l’ancienne-RDA, l’extrême droite est très radicale et se construit sur la colère suscitée par la stagnation économique et des politiques de coupes budgétaires, en dépit d’un discours social et écologique ambitieux de la coalition. Et ce n’est pas la percée électorale en troisième position de l’Alliance Sahra Wagenknecht qui va nous rassurer. Issue de la gauche, son projet n’a rien d’émancipateur.

Là-bas comme ici, stagnation des salaires et précarité croissent. Plutôt que de répartir les richesses entre travail et capital, les politiques mises en place mettent en concurrence les travailleurEs. Là-bas comme ici, le racisme alimente le ressentiment et profite à l’extrême droite. 

Il est temps de s’unir pour que d’autres choix politiques soient faits en faveur du commun, des services publics de santé et d’éducation, des travailleurEs et de la jeunesse en luttant contre le racisme sous toutes ses formes. Là-bas comme ici, à l’échelle de nos pays respectifs, mais aussi de l’Union européenne pour qu’enfin cesse la dérégulation capitaliste qui n’enrichit que les riches et sème la zizanie fasciste dans notre camp social.