Quelques jours après une immense manifestation à Tel Aviv contre le gouvernement d’extrême droite, nous publions un article qui souligne à quel point la lutte contre Netanyahou et ses alliés doit nécessairement prendre en charge la question des droits nationaux des PalestinienEs.
Le nouveau gouvernement israélien n’a pas tardé à prendre de nouvelles mesures contre les PalestinienEs. Dès le 6 janvier, le gouvernement israélien a décrété une série de sanctions, notamment la confiscation de plus de 37 millions d’euros sur les taxes et revenus douaniers prélevés pour le compte de l’Autorité palestinienne afin de les reverser à 15 familles israéliennes de victimes d’attaques palestiniennes ; le gel de projets de construction palestiniens dans la zone C de Cisjordanie, dont l’État d’Israël a le contrôle sécuritaire et administratif exclusif ; l’application en toutes circonstances de l’interdiction de faire flotter tout drapeau palestinien dans l’espace public israélien.
Un État raciste
Le problème principal ne réside cependant pas dans la couleur plus extrémiste de ce gouvernement, mais dans la nature raciste et coloniale de l’État d’apartheid israélien. Rappelons que des partis d’extrême droite, comme Yamina dirigé par l’ancien Premier ministre Naftali Bennett, étaient déjà présents dans les précédents gouvernements.
C’est en effet la même politique de judaïsation de Jérusalem et de colonisation des territoires occupés. Les violences contre les PalestinienEs sont permanentes, quelle que soit la couleur du gouvernement. Pour preuve, selon de récentes données publiées par l’ONU et compilées par plusieurs médias, jamais autant de PalestinienEs de Cisjordanie n’ont été tués en 2022 que depuis la seconde Intifada (2000-2005). Le nombre total d’assassinats s’élève à 173, y compris 39 enfants âgés de moins de 17 ans. Cela s’est produit sous un gouvernement soutenu par le soi-disant parti de « gauche » du Meretz, et qui n’a pu exister que grâce au soutien du parti de l’islamiste palestinien Mansour Abbas.
Pas de démocratie sans libération des PalestinienEs
Il ne s’agit donc pas de sauver une fausse et inexistante « démocratie israélienne ». Étant donné la nature totalement réactionnaire d’Israël, l’hégémonie politique croissante de l’extrême droite ne devrait pas surprendre. Il s’agit en quelque sorte du prolongement logique du mouvement sioniste, de son ethnonationalisme, du racisme institutionnel d’Israël et de plus de sept décennies d’oppression et de dépossession des PalestinienEs.
Aucune lutte pour la démocratie ne peut avoir lieu sans une libération des PalestinienEs et la destruction des structures et institutions de l’État d’apartheid, colonial et raciste d’Israël.
L’établissement d’un État démocratique, socialiste et laïc dans la Palestine historique, avec des droits égaux pour les peuples palestinien et juif, au sein d’une fédération socialiste à travers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord représenterait une alternative progressiste. Dans le nouvel État réunissant PalestinienEs et IsraélienEs, toutes et tous les PalestinienEs auraient le droit de retourner sur leurs terres et dans leurs maisons d’où ils et elles ont été chassés de force depuis 1948.
En outre, la libération de la Palestine doit également inclure un projet global de développement économique et de reconstruction pour garantir aux PalestinienEs leurs droits sociaux et économiques.
Version intégrale publiée dans le n° 415 de solidaritéS (Suisse).