Le lundi 26 mai, la police catalane a évacué le Centre social occupé de Can Vies, dans le quartier de Sants, après plusieurs années de conflits et de procédures avec la mairie et le propriétaire du lieu, TMB (l’entreprise des transports publics). Abandonné dans les années 90, le bâtiment a été à nouveau convoité avec l’arrivée du train à grande vitesse.
Le Can Vies est un centre social en autogestion. Espace de réunions pour différents collectifs, espace culturel populaire et festif pour des soirées de soutien, c’est un lieu emblématique du mouvement « Okupa » où se côtoient jeunes et habitants du quartier. Celui-ci s’est toujours mobilisé massivement lors des nombreuses tentatives d’expulsion. Et c’était le cas encore ce 26 mai quand a démarré la démolition.
La solidarité et la colère ont dépassé le Sants, et dans plusieurs rues du centre, des affrontements ont eu lieu entre la police et les jeunes. Barricades, containers brûlés, façades de banques et sièges de partis attaqués, une soixantaine d’arrestations et plusieurs blessés en 4 nuits. Face à cette révolte, la mairie a finalement stoppé la démolition, et le samedi 31, environ 400 jeunes et voisins du quartier se sont lancés dans la reconstruction.
Et dans tout le pays, il y a bien un effet Can Vies, car une cinquantaine de rassemblements ont eu lieu en écho. Alors que l’austérité fait rage, avec 55,5 % de chômeurs chez les moins de 25 ans, gouvernement et forces de répression se montrent de plus en plus brutaux, mais la rue de plus en plus déterminée et active aussi.
Sylvie Favier