La situation est extrêmement dramatique à Gaza. Fin janvier, la Cour internationale de Justice a rendu un avis qui qualifie de plausible le génocide à Gaza et a demandé à Israël « de prendre des mesures pour que son armée ne viole pas la Convention sur le génocide ». Depuis, plus de 3 500 PalestinienNEs ont été tués par l’armée israélienne.
Depuis le début de l’offensive, plus de 38 000 morts ont été comptabilisés, auxquels s’ajoute la lente agonie de centaines de milliers de GazaouiEs due à la famine, en particulier dans le nord de la bande de Gaza où survivent 700 000 personnes qui n’ont plus accès aux vivres. Le système hospitalier est effondré, et le manque d’électricité menace les quelques infrastructures hospitalières qui restent. L’aide humanitaire arrive très difficilement : le flux d’aide a été divisé par deux depuis l’avis rendu par la CIJ.
Stop aux massacres !
La situation humanitaire et civile est absolument terrible à Gaza, ce qui a permis aux Israéliens de redéployer une partie de leurs forces en Cisjordanie et au Sud-Liban. Aujourd’hui, il y a plus de militaires israéliens en Cisjordanie que dans la bande de Gaza. Cela n’a pas empêché ce qu’on appelle le « massacre de la farine » le 29 février : 115 personnes tuées par l’armée israélienne alors qu’elles cherchaient à obtenir de la nourriture auprès d’un camion d’aide alimentaire. Déclencher et entretenir une famine puis profiter d’une distribution alimentaire pour tirer sur une foule affamée a ému l’opinion mondiale…. Pas assez semble-t-il pour arrêter la barbarie et le massacre en cours !
De l’autre côté de la frontière, en Égypte, les images satellites montrent que l’Égypte a construit une zone de 20 km2 dans le Sinaï et y a installé des tentes. Avec de hauts murs, cette construction est vraisemblablement plus une prison qu’un camp de réfugiéEs. En plein désert… À Jérusalem, la situation aussi est tendue : pendant le mois de ramadan, l’accès à la mosquée de Al-Aqsa sera restreint au Palestiniens musulmans et interdit aux musulmans israéliens de moins de 50 ans.
Des négociations au point mort
Les négociations entamées le 25 janvier entre Israël et le Hamas sont pour l’instant au point mort : il y a des désaccords sur le taux d’échange entre prisonniers palestiniens et otages et aussi la garantie d’un cessez-le-feu pérenne. Il est clair que la pression est sur les Israéliens ; 26 pays sur 27 de l’Union européenne ont appelé à un cessez-le-feu et même les États-Unis commencent à sentir les effets de la pression mondiale sur cette échéance. La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a appelé à un cessez-le-feu « immédiat ». Un retournement bien tardif pour une trêve de seulement six semaines, tandis que les États-Unis continuent d’envoyer des armes à Israël.
Offensive sur Rafah programmée
Le ramadan démarre le 10 mars, ce sera probablement une date décisive. D’une part, les tensions vont monter d’un cran pendant ce mois, notamment autour de Jérusalem. Ce qui rend possible une éruption de révolte en Cisjordanie, en Israël et à Jérusalem. D’autre part, Netanyahou a fait du 10 mars le point de départ pour l’offensive sur Rafah, ville à la frontière égyptienne où sont amassées près d’un million et demi de personnes. Israël a promis cette offensive même en cas d’accord pour une trêve.
Pour l’instant, un bain de sang est à prévoir. Netanyahou a annoncé être à quelques semaines de la victoire totale ! Même s’il est clair qu’il s’agit de propagande grossière, l’État israélien s’apprête à commettre un massacre supplémentaire. Il mène aussi la bataille sur un autre front, en disqualifiant systématiquement l’UNRWA.
Se mobiliser le 8 et le 9 mars
Le 8 mars 2024, à l’occasion de la journée pour les droits des femmes, notre solidarité va à toutes les femmes qui luttent contre les dominations coloniales, et aux femmes de Palestine
L’échéance de mobilisation nationale du 9 mars revêt une importance particulière à la veille d’une nouvelle offensive militaire : une mobilisation massive dans tout le pays permettrait d’accentuer la pression sur le gouvernement français qui, bien qu’en parole pour le cessez-le-feu, reste un soutien, un complice et, par ses livraisons d’armes, un acteur d’une guerre génocidaire.
Il s’agit le 9 mars de donner un second souffle à un mouvement de solidarité qui, après cinq mois de guerre, reste dynamique notamment au niveau local mais peu massif. Construire cette échéance peut aider à développer des groupes locaux capables d’intervenir de manière plus permanente à côté des cartels d’organisation.