Le gouvernement britannique de coalition entre Conservateurs et Libéraux-Démocrates utilise la crise du secteur bancaire comme prétexte pour une offensive d’austérité sans précédent qui frappe quasiment tous les groupes sociaux. Les étudiants, les retraités, les travailleurs, les femmes, les minorités, les familles qui ont besoin d’un logement social seront tous beaucoup plus pauvres si le gouvernement s’avère capable d’imposer sa volonté. Une opposition sérieuse a déjà commencé à se manifester. Des milliers de réunions se sont tenues à travers tout le pays : les militants se sont regroupés pour voir ce qu’ils peuvent faire dans leur secteur. Les branches et fédérations syndicales qui, depuis des années, fonctionnaient à peine sont en pleine réorganisation. Les étudiants ont déjà participé à deux manifestations massives et dynamiques qui ont donné à une nouvelle génération un premier goût de l’action politique et de la violence policière. Le Trade Union Congress a appelé à une manifestation nationale pour le 26 mars : trop tardive par rapport à ce qui serait nécessaire, mais elle devrait être énorme. Le 27 novembre, 1 300 militants venus de toute la Grande-Bretagne ont participé à la première conférence de la Coalition de Résistance, à Londres. Elle s’est fixé comme objectif d’être une alliance militante large et unitaire contre les coupes budgétaires et les privatisations dans les services publics et les services sociaux. Elle se distingue des deux autres principales coalitions par le fait qu’elle n’est contrôlée par aucun groupe de gauche. Pour Solidaires, Christian Mahieux a évoqué la récente vague de grèves en France. Sa conclusion a été sobre : la bataille a été perdue. Néanmoins la classe ouvrière n’est pas démoralisée et ses organisations sont en train de tirer les bilans, afin de reprendre le combat. L’un des invités les plus significatifs a été Len McCluskey, le secrétaire général nouvellement élu du syndicat Unite. Son syndicat représente globalement un million et demi de travailleurs et il a choisi de s’adresser à une réunion composée de militants lutte de classe. Bien qu’il n’ait pas pris d’engagement au nom de son syndicat en ce qui concerne la grève, il s’est engagé à ce que les responsables syndicaux prennent contact avec les comités locaux de campagne. Si c’est bien le cas, cela donnera une impulsion décisive à la bataille. Pour réussir, la Coalition de Résistance doit construire des passerelles avec ceux qui, dans les syndicats, veulent se battre ; avec les membres du Parti travailliste qui veulent contester le soutien aux coupes budgétaires apporté par leur propre parti ; et avec tous les militants qui ont commencé le combat dans leurs différents milieux. La conférence qui s’est tenue samedi est un début prometteur. Liam Mac Uaid (Socialist Resistance)