Déclaration de l'OKDE-Spartakos. Tous les espoirs que la classe ouvrière puisse se débarrasser de l'austérité en votant et en élisant un "gouvernement de gauche" se sont effondrés très tôt. SYRIZA à gagné l'élection et a formé un gouvernement. Pas un gouvernement de gauche, bien sur, mais un gouvernement de collaboration avec le parti d'extrême droite nationaliste des Grecs Indépendants (ANEL) et avec divers social-démocrates. Quoi qu'il en soit, SYRIZA est le décideur principal des politiques gouvernementales. Et ce gouvernement de "salut national" (c'est le synonyme de collaboration de classe dans le langage de la politique), après avoir roulé des mécaniques, est entré dans un cycle infini de négociations avec les créditeurs, avec la Troïka, avec les institutions impérialistes et avec les capitalistes grecs et européens.Dans ces négociations, il y a des conflits entre le gouvernement et la Troïka (FMI, BCE et EU), mais aucune des deux parties ne représente les intérêts réels des travailleurs, des chômeurs, des opprimés et des pauvres. Sans le moindre doute, les dirigeants capitalistes et les dirigeants politiques de l'UE n'ont aucune intention de relâcher le rythme d'application de l'austérité, pas plus qu'il n'ont l'intention de permettre le moindre espoir de s'échapper de cette prison.Les partis bourgeois grecs traditionnels, Nouvelle Démocratie et PASOK (et avec eux le nouveau né POTAMI), ont toutes les raisons de défendre l'austérité brutale et l'autoritarisme effrayant que leurs propres gouvernements ont imposés. Ils rassemblent devant le Parlement pour revendiquer le maintien de la Grèce dans la zone euro et pour demander plus de coupes budgétaires et l'abolition du syndicalisme. Les nazis d'Aube Dorée attendent leur moment en or, pour dénoncer hypocritement la soumission de SYRIZA aux créditeurs, et pour appliquer la version la plus cannibale du capitalisme, c'est à dire le fascisme.D'autre part, le gouvernement SYRIZA-ANEL vise une version plus douce de l'austérité, avec le soutien de certains secteurs du capital, qui ont pris conscience que les limites de la tolérance sociale ont déjà été dépassées, ainsi que celles de l'économie capitaliste elle-même, qui ne peut survivre sans la moindre demande de marchandises, c'est-à-dire avec des salaires avec lesquels personne ne peut rien acheter.Quoi qu'il en soit, le gouvernement n'essaie en aucune manière d'annuler la moindre des mesures déjà imposées. Au contraire, leurs propres propositions à la Troïka incluent de nouvelles attaques contre les travailleurs : une réforme du système de retraite qui signifiera des coupes dans les pensions et une augmentation de l'âge limite de la retraite, une augmentation des taxes à la consommation sur les produits de base, la privatisation de ports et d'aéroports,...Mais la faute n'en revient pas seulement à la soumission de SYRIZA aux créditeurs, même si l'indignation est legitime face à leurs capitulations post-elections.
Le nouveau pacte d'austérité à venir est le résultat inévitable d'une logique politique qui rejette la rupture avec les intérêts des banquiers et des industriels, avec les règles du jeu capitaliste et avec les institutions de l'Etat, qui est taillé sur mesure pour les patrons.La recette magique que SYRIZA recherche (tout comme d'autres forces de gauche) pour réconcilier les intérêts du capital avec les besoins des travailleurs, pour faire sortir "notre pays" de la crise d'un même ensemble, n'existe tout simplement pas. Nos intérêts sont incompatibles avec ceux des capitalistes et avec le "réalisme" de leur économie. C'est eux ou nous.En conséquence, il n'y a pas de solution technique, pas de bonne négociation ou de manœuvre habile qui pourrait nous sortir de la crise. Et nous ne voulons pas non plus que le capitalisme, ce système sauvage d'oppression et d'exploitation, sorte de sa crise. Nous voulons que les travailleurs, les chômeurs et les opprimés sortent de la crise qu'ils vivent. Et cela ne peut être accompli que par une confrontation avec les institutions, grecques, européennes ou internationales. Cela ne peut être accompli que par une confrontation avec la propriété privée des banques, des usines et des grandes entreprises, où des milliers de personnes travaillent pour le profit d'une poignée de patrons.Tout accord avec la Troïka doit être empêché, quoi que nous ordonne le "réalisme". Et la seule manière d'y arriver, c'est à travers notre propre mobilisation massive. À travers les grèves qui sont organisées contre le nouvel accord. À travers les manifestations massives qui répondent déjà a la provocation des rassemblements néolibéraux réactionnaires. Nous devons suivre la voie des greves, des occupations, des manifestations massives, des assemblées dans nos quartiers, nos lieux d'étude et de travail. Les travailleurs, hommes et femmes, grecs et étrangers, avec les chômeurs et la jeunesse, nous devons tous nous battre pour notre droit à décider par nous même, et à nous diriger nous-mêmes. La leçon du jour est peut-être amère, mais elle est aussi utile : dans le cadre de ce système, aucune attente électorale et aucun gouvernement ne nous sauveront. Ce n'est que par nous-mêmes, à travers l'unité dans l'action et l'indépendance des travailleurs, que nous y arriverons. - Pas de nouvelles mesures d'austérité, pas de nouvel accord, pas de négociation.- Réduction du temps de travail et augmentation des salaires et des pensions.- Arrêt du paiement de la dette et son annulation totale.- Expropriation des banques et des grandes entreprises, sans compensation pour les capitalistes, et leur mise sous le contrôle des travailleurs.- Autogestion des usines et des entreprises qui ferment.- Sortie de l'euro et de l'UE, pour une internationalisation anticapitaliste.- Pour l'auto-organisation, le gouvernement et le pouvoir des travailleurs.OKDE-Spartakos, Juin 2015