Hollande était ce lundi en Irak pour une tournée des popotes auprès des soldats français engagés dans la coalition internationale contre l’État islamique dirigée par les États-Unis. Pitoyablement évincé de la présidentielle, il tente de préserver l’image qu’il a voulu se donner de chef de guerre agissant sur la scène internationale, image aussi de celui qui combat le terrorisme.
« Agir contre le terrorisme ici en Irak, c’est aussi prévenir des actes terroristes sur notre propre sol », prétend-il pour annoncer « la victoire » proche. Bluff, propagande, et surtout mensonge éhonté. Quelques heures après son arrivée sous haute sécurité à Bagdad, au moins 32 personnes ont péri et 61 blessées dans un attentat suicide à la voiture piégée commis dans un quartier à majorité chiite de Bagdad. Un attentat qui fait suite à la fusillade ayant fait 39 morts à Istanbul et à l’attentat de Berlin mi-décembre.
Il est clair que la politique des grandes puissances et de leurs alliés, la Turquie, l’Arabie saoudite, l’Iran, loin de « vaincre » le terrorisme, l’entretient, cela après avoir contribué à l’engendrer. Toutes les puissances engagées dans la guerre au Moyen-Orient y défendent leurs propres intérêts contre les populations, que ce soit les USA, la Russie, la France, l’Iran ou la Turquie... Elles ont largement contribué à diviser les peuples, à les dresser les uns contre les autres, en particulier les chiites contre les sunnites. Leur propre terrorisme alimente celui des djihadistes, là bas comme ici. Hollande et ses amis le savent, mais en réalité ce n’est pas leur problème.
Dans leur guerre contre les peuples, ils défendent les mêmes intérêts que dans leur guerre contre les travailleurs, ceux des multinationales dont l’industrie d’armement. Ils voient aussi dans le champ de ruines que sont devenus l’Irak ou une large partie de la Syrie des sources de profits futurs. Hollande annonce la « victoire » pour dans quelques semaines afin de mieux anticiper, selon ses propos, la « reconstruction » de l’Irak...
La folie destructrice du capitalisme est à l’œuvre : une guerre sans limites contre les travailleurs et les peuples.
Yvan Lemaitre