Le 28 juin 2009, le président légal et légitime du Honduras, Manuel Zelaya, a été arrêté. Les militaires lui reprochaient des accords avec le Venezuela de Chávez dans le cadre de l’Alba, un certain nombre de réformes sociales et réformer la Constitution pour pouvoir être réélu une nouvelle fois…
Ce coup d’État militaire a été légitimé par des élections à l’automne suivant dans un climat de répression des mouvements sociaux liés au Front national de résistance populaire. Les États-Unis ont rapidement reconnu ces élections réalisées par le gouvernement putschiste, puis les différents pays latino-américains ont fini par se résigner à reconnaître ce pouvoir illégitime.
Putsch électoral Depuis ce coup d’État de 2009, les assassinats de journalistes, de militants syndicaux et paysans se sont multipliés au Honduras. Les inégalités se sont creusées au point que les deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le 24 novembre, les électeurs du Honduras étaient appelés à de nouvelles élections présidentielles opposant Juan Orlando Hernández, candidat de la droite au pouvoir, à Xiomara Castro, candidate du parti Liberté et Refondation (Libre), épouse de Manuel Zelaya, proposant un « socialisme démocratique hondurien ». Xiomara Castro revendique la victoire mais le Tribunal suprême électoral a accordé l’élection à son adversaire dans des circonstances troublantes : candidats fantômes au service de Juan Orlando Hernández dans les instances électorales, achat massif de voix, registre électoral incomplet, personnes décédées ayant voté… L’Organisation des états américains, sous influence étatsunienne, et l’Union européenne se sont pourtant empressés de féliciter ce processus électoral « transparent », en dépit des oppositions des observateurs électoraux sur place. Xiomara Castro a officiellement attaqué vendredi 6 décembre le résultat de l’élection présidentielle et dénonce des irrégularités dans 20 % des actes électoraux. Libre est un parti hétérogène. Certains secteurs recherchent une alliance politique avec le Parti libéral qui entérinerait la victoire de Juan Orlando Hernández. Pourtant, dès l’annonce de ces résultats, près d’un millier d’étudiants ont manifesté pendant plusieurs jours dans les rues de Tegucicalpa contre les fraudes et ont été dispersés par la répression policière. Aucune conciliation avec les putschistes n’est possible, solidarité totale avec les Honduriens qui résistent aux voleurs !
Pedro Huaracya