Après 27 conférences mondiales sur le climat (COP), après 6 éditions de One Planet Summit, le dernier-né de la série « après nous le déluge » s’est tenu à Paris sous l’appellation « sommet pour un nouveau pacte financier » les 22 et 23 juin.
Objectifs affichés de ce « nouveau » sommet : répondre aux besoins financiers des pays en développement pour lutter contre la pauvreté et s’adapter au réchauffement climatique. Oh, que c’est nouveau !
Les milliards de dollars nécessaires à ces nouvelles politiques ont été dégagés ? La dette des pays pauvres a été annulée ? L’arrêt des subventions aux secteurs polluants a été décidé ? Bien sûr que non ! La foire aux promesses a battu son plein et a confirmé les pays du Nord, premiers pollueurs, en maîtres du monde capitaliste.
One enfumage Summit !
Un sommet de plus dans l’hypocrisie des pays riches qui n’ont pris, une fois encore, aucun engagement contraignant.
La promesse de 2009, faite à Copenhague (COP15), de créer un fonds international de 100 milliards de dollars, par an, d’aide aux pays du Sud a refait surface. Comme celle, prise en 2021, de reverser 100 milliards de dollars supplémentaires issus des « tirages spéciaux », argent tiré des caisses du FMI abondées par les pays riches depuis 1969. Autre affichage : suspendre la dette d’un pays victime de catastrophes dites naturelles. Loin de la nécessaire annulation des dettes des pays en développement, dettes dont les seuls intérêts dépassent leurs budgets santé pour 62 d’entre eux. Ce serait pourtant une mesure de justice envers les pays qui contribuent si peu au basculement du climat et qui en sont les premières victimes. Là, simple annonce de recherche de solutions pour diminuer la charge des dettes.
Autre mesure envisagée : les Banques multilatérales de développement dont les actions visent « le développement technique et social des pays en développement » et dont les États sont actionnaires, ont annoncé augmenter de 200 milliards de dollars... leurs capacités de prêts (!) aux pays pauvres dans les dix prochaines années. Quelle nouveauté ! Quel cynisme !
Bien sûr aucun contrôle des flux financiers, poursuite du financement des énergies fossiles (600 milliards/an !), de l’agro-industrie, de la pêche industrielle. Pourtant lors de la crise de 2008 et de la crise covid, de l’argent fut trouvé rapidement pour soutenir les économies mondiales prêtes à s’écrouler. L’argent magique est réservé aux pays qui détiennent les cordons de la bourse et commandent l’avenir de l’humanité. Le reste, c’est du cirque pour faire diversion et détourner les regards. Or, dans le même temps, les résistantEs à la casse du monde, à l’accaparement des biens communs (eau, terres) sont criminaliséEs, gardéEs à vue, embastilléEs voire menacéEs de dissolution. Le sommet à Paris n’est-il pas le signe d’une inquiétude face à la propagation de la résistance grandissante qui se donne les moyens d’entraver la marche capitaliste du monde ? Soulevons-nous pour défendre nos vies !