L’ampleur de la grève du 2 septembre en Inde a été une véritable démonstration de force. Cette grève était appelée par dix syndicats, sauf celui lié au parti nationaliste hindou. Le nombre de grévistes serait estimé à 150 millions. C’est la plus importante mobilisation depuis deux ans, en participation et de par la composition des grévistes. Elle était préparée depuis plus d’un an.
Le gouvernement indien veut simplifier le code du travail. Au Rajasthan et au Madhya Pradesh, les législations sur les usines, le contrat et les conflits du travail, ont déjà été modifiées. La législation nationale, ainsi que la multiplicité des lois spécifiques à chaque État empêcheraient la venue d’investisseurs étrangers. Modi souhaite diminuer la dette de l’État fédéral en vendant une partie des entreprises publiques, favoriser les licenciements afin de pouvoir les « dégraisser » des employés trop nombreux et rendre plus difficile la formation de syndicats, notamment dans les petites entreprises.
Cela explique pourquoi la grève a été importante dans les secteurs organisés du salariat, notamment du secteur public bancaire, des assurances, des transports, des mines et du bâtiment. Ce qui est nouveau, c’est que la grande majorité des travailleurs indiens – les travailleurs journaliers et du secteur informel – ont rejoint le mouvement. Il s’agit de réclamer des hausses du salaire minimum et des mesures pour assurer la protection sociale pour eux-mêmes et leurs familles.
Pendant sa campagne électorale de 2014, la droite nationaliste hindoue a gagné le vote des jeunes en promettant de créer des emplois pour des millions d’entre eux. Alors que ces réformes annoncent des licenciements à venir et que les salaires restent bas, les travailleurs indiens unis viennent de lui montrer leur force !