Publié le Vendredi 7 mars 2025 à 08h30.

La Palestine face aux manœuvres impérialistes

Alors que la possibilité d’un redémarrage du génocide ressurgit, Israël déclarant l’échec des négociations et parlant encore une fois d’éliminer le Hamas, Trump a annoncé l’octroi de près de 4 milliards de dollars d’armes. Israël bloque de nouveau l’aide humanitaire, et Gaza se prépare à un nouvel enfer.

Même s’il a annoncé qu’il n’insisterait pas, Trump a déclenché une vague d’indignation avec son plan pour Gaza. Dans la continuité des politiques coloniales, ce plan vise à entériner le déplacement forcé des PalestinienNEs et à renforcer la colonisation israélienne. C’est tellement énorme qu’il a été refusé par l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, pourtant alliés fidèles de Washington.

Des oppositions régionales fermes

Les gouvernements arabes, même parmi les alliés traditionnels des États-Unis, ont été contraints de prendre position face à cette proposition hallucinante. L’Arabie saoudite, pourtant engagée dans un rapprochement avec Israël sous l’égide de Washington, a fermement rejeté tout plan ne respectant pas une solution à deux États. Riyad a averti qu’elle ne normaliserait pas ses relations avec Tel Aviv tant qu’aucune avancée ne serait réalisée sur les droits des PalestinienNEs.

Une nouvelle offensive coloniale

L’idée de Trump n’a rien de nouveau et conserve son imaginaire colonial où tous les arabes sont interchangeables et peuvent habiter n’importe où dans la région. Même la communauté internationale a dénoncé ce plan comme une tentative de « nettoyage ethnique », mais la Maison Blanche persiste à présenter cette solution comme un gage de stabilité. Or, derrière ces discours hypocrites se cache un objectif clair et colonial : augmenter la surface vivable pour Israël, sous la forme d’une opération immobilière et territoriale.

Connaissant très bien l’impact que cela aurait sur la stabilité de leur dictature, l’Égypte et la Jordanie ont refusé catégoriquement de servir de territoire de relocalisation pour les PalestinienNEs déportéEs. En outre, ces dictateurs sont totalement conscients que cette déportation permanente présente un risque majeur pour leur pouvoir. 

Le Qatar et les Émirats arabes unis, pourtant impliqués dans les accords d’Abraham et dans des relations de plus en plus étroites avec Israël, ont également pris leurs distances. Face à la contestation populaire et au risque d’un embrasement régional, même ces régimes autoritaires ne peuvent cautionner ouvertement une telle initiative.

Une tentative vouée à l’échec ?

Si le rejet régional du plan Trump est un signe encourageant, il ne doit pas masquer les contradictions internes aux régimes arabes. Nombre de ces États ont, ces dernières années, collaboré avec Israël et les États-Unis pour réprimer les mouvements de résistance, y compris en Palestine. L’opposition actuelle au plan Trump repose autant sur des considérations stratégiques que sur une réelle solidarité avec la cause palestinienne.

Dans ce contexte, seule une mobilisation massive pourra empêcher la mise en œuvre de nouvelles politiques coloniales. 

Les États impérialistes, qu’il s’agisse des États-Unis ou des puissances européennes, ne reculeront que face à un rapport de forces. À l’heure où les mobilisations pour la Palestine se multiplient à travers le monde, il est plus que jamais nécessaire d’affirmer un soutien sans faille à la résistance palestinienne et de dénoncer la complicité des gouvernements qui soutiennent la colonisation et l’apartheid israéliens. Il faut continuer le cessez-le-feu, arrêter le génocide et dire haut et fort que les PalestinienNEs resteront à Gaza.

Amel