Publié le Mercredi 20 septembre 2017 à 12h33.

L’Amazonie n’est pas à vendre : « Fora Temer ! »

On connaît les chiffres affolants de la déforestation : un cinquième de la superficie de la forêt primaire de l’Amazonie a déjà disparu et le rythme de la déforestation a augmenté de 60 % ces deux dernières années. Malheureusement, il semblerait que cela ne soit pas suffisant pour les capitalistes. 

Fin août, le président du Brésil, Michel Temer, a ainsi autorisé par décret l’exploration minière par des sociétés privées dans la réserve dite de Renca. Cette zone protégée du nord-est du pays s’étend sur plus de 47 000 km2 (une superficie supérieure à celle de la Suisse !). Elle recèle d’importants gisements d’or, de fer, de cuivre, ou encore de manganèse. Un problème de taille néanmoins pour les capitalistes : depuis 1984, l’exploitation de ces trésors y était strictement régulée. Le décret prévoyait donc de mettre fin à ces contraintes et de permettre aux compagnies, y compris étrangères, de se partager le butin.

Une première victoire face à Temer

Le mouvement écologiste brésilien, accompagné de certaines organisations religieuses, a immédiatement réagi et s’est massivement mobilisé contre ce décret. En quelques jours, une pétition de Greenpeace a d’ailleurs rassemblé des centaines de milliers de signatures. Puis, à cette mobilisation, s’est également ajoutée la dénonciation du mépris de Temer envers les peuples indigènes (deux communautés sont présentes sur la zone de la Renca). Au plus bas dans les sondages d’opinions, accusé par ailleurs de corruption depuis plusieurs mois, Temer s’est alors retrouvé dans une situation très compliquée. Et au final, c’est par une décision de justice que le décret a été suspendu le 30 août.

Une mobilisation à amplifier

Le gouvernement a alors annoncé qu’il lançait un grand débat de société sur l’avenir de l’Amazonie. Mais au Brésil, personne n’est dupe. Tout le monde sait que Temer ne cherche qu’à gagner du temps, en bon serviteur des ruralistas (mot employé pour désigner les capitalistes de l’agrobusiness, de l’industrie minière ou forestière). Les associations écologistes restent donc vigilantes au sujet de la Renca. D’autant plus que ce dossier n’est pas un sujet isolé. Il est plutôt le symbole de cette multitude de projets miniers que connaît le Brésil ces derniers temps. Il n’y a donc aucun doute pour les classes populaires brésiliennes. 

Une seule décision de justice, bien qu’elle constitue une première victoire, ne pourra pas suffire. Pour sauver l’Amazonie et construire un monde durable, il n’y aura pas d’autre solution que de chasser Temer et les capitalistes rapaces. Là-bas comme ici, l’expropriation des firmes minières qui détruisent le sous-sol et exploitent les ressources à leur profit, sans vergogne, est une exigence que nous portons. Nous défendons l’abolition de la propriété privée des sources de vie que sont les forêts, le sol, l’eau… et leur gestion commune et démocratique en fonction des besoins humains réels, dans le respect des capacités de -renouvellement des écosystèmes. 

Commission nationale écologie