L’onde de choc des révolutions tunisienne et égyptienne continue de s’étendre et de s’approfondir à l’ensemble du monde arabe. La bonne nouvelle de la semaine c’est que la dictature de Khadafi vit sans doute ses derniers instants. Les deux tiers du pays sont désormais aux mains de la population libyenne, la majorité des villes et des quartiers sont sous contrôle de la population, de conseils d’habitants, et la presque totalité des richesses naturelles du pays (pétrole et gaz) sont contrôlées par les travailleurs. Un « conseil national » de transition représentant les villes « libérées » s’est également mis en place. Mais au lieu de dégager comme le lui demande le peuple, le « renard du désert » promet « la mort » à tous ceux qui se soulèvent : il y aurait déjà plus de 1 000 morts.Après avoir appelé Khadafi à « faire preuve de retenue dans l’usage de la force », les dirigeants des pays impérialistes européens ont instauré un embargo sur les armes, promulgué un gel des avoirs et des interdictions de visa. Ils menacent aujourd’hui d’une intervention militaire. Les mêmes, qui, pendant des années, ont soutenu et armé ce dictateur très fréquentable, qui leur fournissait du pétrole et qui a surtout servi l’Union européenne contre les migrants africains, les fameux « flux migratoires incontrôlables » selon Sarkozy, sont tentés d’intervenir directement pour prendre le contrôle de la situation. De Sarkozy en France à Berlusconi en Italie en passant par des représentants américains, les grandes puissances se sont accommodées de Khadafi. Les droits démocratiques et sociaux du peuple libyen ont toujours été le cadet de leurs soucis quand ils lui vendaient des armes et des avions mais aussi quand la France, par exemple, offrait son savoir-faire militaire en entraînant directement les troupes libyennes. La révolution populaire libyenne est en marche. Elle doit être l’œuvre des Libyens eux-mêmes. Sans ingérence des impérialistes sous quelque forme que ce soit et en liaison et en harmonie avec les autres peuples engagés dans des processus révolutionnaires.
Sandra Demarcq
Le 1er mars 2011