Les 7 marches parties début mars de toutes les « communautés autonomes » de l’État espagnol ont conclu leur périple ce samedi 22 mars. Entre 1 et 2 millions de personnes ont défilé dans les rues de Madrid. Historique !
Impossible de calculer sauf avec les moyens de haute technologie utilisés par les flics ! Peu importe les chiffres, cela ne change rien à l’énorme succès populaire et ouvrier de la manifestation. Et les efforts du pouvoir (et des médias au « garde a vous ») pour criminaliser ces marches et l’ensemble des organisateurs n’ont eu pour effet que d’amplifier l’indignation, la joyeuse rage pleine d’espoir des manifestantEs, et leur nombre ! « Ce sont des néo-nazis », « La manifestation est organisée par de dangereux anti-système d’extrême gauche », « Les incidents qui seront provoqués à l’arrivée de la manifestation seront sous la responsabilité des organisateurs »... Autrefois cela pouvait faire peur, mais la peur change de camp !Si la répression a empêché la manifestation d’arriver à la Plaza del Sol (lieu symbolique du 15M des Indignés où il était prévu une AG pour organiser la suite des mobilisations), elle a été incapable de casser une multitude d’occupations de places et de lieux publics ainsi que les manifestations qui se tiennent sans relâche depuis ce dimanche 23 mars, exigeant la libération des 26 personnes interpellées à la « tête du client » le samedi 22 mars... Lundi 24, il ne restait plus qu’une personne enfermée et une AG, réunissant plusieurs milliers de personnes, s’est tenue pour discuter, sans la présence des flics, des perspectives du mouvement.
Vers la grève générale ?Organisées à l’origine par le SAT (Syndicat andalou des travailleurs) et élargies ensuite à l’ensemble du mouvement social (« mareas », Indignés, syndicats «lutte de classes », etc.), ces marches « autogérées » se sont structurées autour de revendications essentielles : le non-paiement de la dette, l’arrêt des politiques d’austérité et de la privatisation des services publics, une démocratie « réelle »et la fin du régime politique (hérité du franquisme en 78), la fin de l’impunité pour la corruption, et le départ des « gouvernements de la Troika ».Et la suite ? Pendant la manif, le mot d’ordre de grève générale, qui était aussi bien partagé par des boîtes en lutte que par les étudiantEs, les mineurs, les pompiers, les travailleurs des services publics et d’autres, s’est imposé comme thème central de l’AG organisée lundi 24 mars. Ce qui est donc proposé maintenant à la discussion par l’ensemble des mouvements, c’est la préparation d’une grève générale interprofessionnelle de 3 jours au mois de mai.Fait notable et remarqué : l’absence totale dans cette mobilisation, après le boycott, des principaux syndicats, UGT et CO dirigés par le PSOE et IU (PC) –des bureaucraties syndicales occupées depuis fort longtemps par des affaires de corruption et le fameux « dialogue social » à la sauce locale !À noter enfin le beau cortège (1 500 personnes) des camarades de Izquierda Anticapitalista totalement impliqués dans les luttes et les marches.Si podemos !
De Valencia, Miguel Segui