Il aura fallu 7 mois et pas moins de 16 tentatives infructueuses pour que le parlement népalais parvienne à un accord et élise son Premier ministre le 3 février. Ce petit État himalayen, coincé entre la Chine et l’Inde a vécu depuis 2006 des bouleversements sans précédents. La signature en 2006 d’un traité de paix entre l’insurrection maoïste et le gouvernement en place a mis fin à une guerre civile longue de 10 ans (1996-2006) et a ouvert la porte à l’abolition de la monarchie en décembre 2007. Les élections de 2008, ont permis au parti maoïste de Pushpa K. Dahal dit «Prachanda» (le féroce), dirigeant de la guérilla maoïste, de remporter les élections législatives et d’instituer un mois plus tard la République. Ce gouvernement n’a cependant duré que quelques mois, la question de la réintégration des combattants maoïstes à la vie civile ou dans l’armée, ayant précipité sa chute.
Le nouveau premier ministre Jhakanath Khanal (un opposant de longue date à la monarchie) a été élu par une coalition de gauche entre son parti, le parti communiste népalais – marxistes léninistes unifiés (CPN-UML), et le parti de Prachanda (UCPN-Parti communiste unifié du Népal), majoritaire au parlement mais qui a finalement retiré sa candidature et appuyé celle de Khanal. L’alliance a pour objectif de former un gouvernement nationaliste et démocratique. Khanal remplace un premier ministre élu par une alliance entre le parti du Congrès Népalais et le CPB-UML (une alliance de centre gauche). Il n’est cependant pas certain que cette élection ouvre la porte à une période de stabilité. La situation socio-économique du pays est très dégradée, le dossier du sort des combattants maoïstes reste entier et le nouveau gouvernement doit achever la rédaction de la nouvelle Constitution. Il est peut probable que les propositions que feront la nouvelle coalition politique soit du goût des courants monarchistes et du parti du congrès népalais.